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Franchement, c'est pas mal du tout pour un premier film... Surtout à 20 ans !!!


J'ai tué ma mère contient déjà beaucoup de ce que Xavier Dolan mettra dans Mommy. La trame se révèle assez semblable pendant une bonne partie du film, et le thème identique. La violence physique - que le jeune homme ne supporte pas - en moins. L'autre grande différence étant qu'ici le réalisateur joue lui-même le premier rôle, alors que les deux actrices féminines principales - identiques - incarnent quasiment le même. Et globalement, je l'ai trouvé tout à fait convaincant.


L'histoire est donc celle d'un lycéen de 16 ans - que l'on devinera très rapidement homosexuel - en conflit avec sa mère (Anne Dorval) séparée du père de famille. Hubert anticipe toutes les réactions de sa mère, il la connaît par coeur : c'est un vrai chieur avec elle dans lequel il n'est d'abord pas très difficile de se reconnaître à cet âge. Sauf que bon, ça va quand même beaucoup plus loin ici, puisque Hubert ira même jusqu'à prétendre à l'une de ses profs - qui deviendra plus tard sa confidente - que sa mère est morte... Il faut dire que cette dernière ne semble pas particulièrement à l'écoute, et s'amuserait presque à jouer avec ses nerfs.


Hubert et son petit copain fument des oinjs, ils aiment la peinture. Hubert aime également la poésie classique. Il en écrit. Son père, on ne le verra qu'une fois, pour mettre son fils en pension... Hubert tente parfois de se rabibocher avec sa mère limite cagole (séquence sur le bronzage très amusante) qui apprendra dans d'étonnantes conditions l'orientation sexuelle de son fils unique. Et petit à petit, tout ça se délite à nouveau pour terminer par un retour aux sources et à l'enfance. Et peut-être pour un nouveau départ.


J'ai tué ma mère pose les bases du cinéma de Xavier Dolan. Et malgré peu de moyens, celui-ci parvient à faire montre d'une certaine créativité, d'une utilisation maline de la caméra au travers de plans qui en disent parfois très long (les dialogues isolés). Surtout, son film se trouve être assez fin sur le plan psychologique. Pas manichéen, il rend bien compte de la difficulté d'être, de la difficulté des relations humaines et filiales. Et finalement, si j'ai trouvé cette sorte de brouillon de Mommy beaucoup moins puissant que son petit frère, je lui ai trouvé par contre plus de justesse et moins de défauts.

RimbaudWarrior
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le 4 févr. 2016

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RimbaudWarrior

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