J'ai loupé mon film

Dolan est le petit nouveau du cinémââââââ canadien, vénéré par la presse et par les aveugles, qui sont souvent les mêmes.

J'ai tué n'est pas un film.

C'est une succession d'images ternes racontant l'histoire d'un pauvre garçon en conflit avec sa mère, constamment tiraillé entre l'amour et la haine. Film à l'ambition hautement psychologique - ce qui en soit est plutôt admirable, et se frotter à un tel défi en étant aussi jeune est plutôt louable.

Mais l'exécution est un désastre.

Pédanterie hallucinante, tout d'abord, avec ces citations s'étalant sur l'écran. Il n'y a pas plus anti-cinéma que de balancer des phrases d'intellectuels, aussi belles soient-elle, sur l'écran. N'aurait-il pas été mieux de les matérialiser dans la mise en scène ? Ambition suprême ! Mais peut-être trop, pour un jeunot.

D'ailleurs, la mise en scène est vide. Vide de sens - de "beaux plans" (mouais), un peu différent avec ces décalages du ou des personnages dans le plan. Une identité se dégage, il est vrai, bien malgré cette caméra qui a la bougeotte (pour rien). Mais ça n'exprime que très, trop, rarement quoique ce soit de substantiel. Eclate alors l'artifice plus que l'apport à l'histoire.

Et en la suivant, l'histoire, on comprend cette nécessité d'enrober le script avec de "belles" images (qui sont pourtant, photographiquement parlant, extrêmement plates, mais ça...) et des grandes tirades écrites sur les images. Le sentiment doit se ressentir, et non se lire. Mais cela, ça doit se faire pavoiser les critiques, et comme c'est sa seule préoccupation, au "réalisateur"... Est-il si difficile de faire d'un conflit fils-mère un sujet plus universel ? Visiblement, ce n'est pas à sa portée.

Surfait, donc, à tous les niveaux.