http://www.youtube.com/watch?v=JU5LMG3WFBw

Après une entrée en matière si virile, si masculine, entrons dans le vif du sujet.

"J.Edgar", comme son nom l’indique, nous narre les péripéties de la vie d’Edgar Hoover (L.DiCaprio), qui assez ironiquement, était plutôt quelqu’un de fermé. Méticuleux, faisant preuve d’une grande fermeté en public, il était aussi vraisemblablement très différent en coulisses, bichonné par sa mère, peu sûr de lui, bégayeur à temps partiel (il pouvait l’être moins de 24 heures par semaine à l’époque et dans son pays, quelle chance !).

Muni d’un sens de l’observation et de l’organisation très aiguisés, il a ainsi permis d’ériger ce qui constitue aujourd’hui un mastodonte du renseignement américain: le FBI. La mise en place d’une telle entreprise aurait pu être passionnante, mais ce brave Clint en a décidé autrement. Il va nous parler de J.Edgar, l’homme normal. Celui qui est gay et vit une relation avec Clyde Tolson (A.Hammer), son second, mais qui ne peut l’assumer publiquement. Celui qui va faire une véritable chasse aux sorcières au sein de ce qui ressemble vaguement aux balbutiements d’une agence de renseignement, rejetant tous ceux qui ne se vouent pas corps et âme à leur job, à leur patrie, ceux qui ont une vie de famille, une vie sociale. En gros, tout ce que Hoover n’a pas.

Plutôt que de nous montrer les enjeux sur le plan purement politique, économique, social, les répercussions d’une telle avancée en termes d’investigation à l’heure de la Grande Dépression et après (Edgar a tout de même servi sous 8 présidences différentes !), le papa de Gran Torino va plutôt se pencher sur la vie affective, sur la vie sociale du grand homme (qui je le rappelle n’en avait pas vraiment…). Résultat : malgré une mise en scène assez habile alternant Hoover jeune/Hoover âgé, Clint use de va-et-vient temporels pas toujours justifiés, compliquant inutilement le fil du récit pour le spectateur. Il plombe également le rythme par un certain nombre de scènes qui n’apportent aucun éclaircissement sur l’œuvre d’Edgar, tout en gardant une certaine pudeur quant à la vie privée du bonhomme. Le tout est plutôt agréable à regarder, moins agréable à suivre, les un peu plus de deux heures paraissant longues.

Reste la performance de DiCaprio, remarquable, et de Armie, qui l’est lui aussi, tous deux jeunes comme vieillis par le maquillage, mais ces derniers n’étant pas toujours des plus réussis hélas. Autant dire que "vu l’air d’Hammer, Hoover fait un malheur" !
Gothic
4
Écrit par

Créée

le 1 janv. 2014

Critique lue 1.8K fois

50 j'aime

15 commentaires

Gothic

Écrit par

Critique lue 1.8K fois

50
15

D'autres avis sur J. Edgar

J. Edgar
guyness
5

Le grime était presque parfait.

Les maquillages de Leonardo Di Caprio et Armie Hammer ont ceci de fascinant qu'ils paraissent, captés en gros plans, parfaitement réalisés et de très grande qualités. Sans failles. Du travail de...

le 23 mai 2012

41 j'aime

5

J. Edgar
Marvelll
6

L'histoire de l'homme le plus puissant du monde.

Le précédent Clint Eastwood avait déçu beaucoup de monde y compris moi. En se dispersant sur trois histoires inégales, Au-delà souffrait de disparité émotionnelle. Et puis bon, l'histoire de base...

le 12 janv. 2012

39 j'aime

3

Du même critique

Lucy
Gothic
2

Tebé or not tebé

Nuit. Tisane terminée. Film terminé. Gothic ôte son casque à cornes pour s'essuyer la joue tant il pleure d’admiration. Nomé(nale) quant à elle s'empresse de fuir pour cacher ses larmes de...

le 7 déc. 2014

276 j'aime

53

Blade Runner
Gothic
10

Le Discours d’un Roy

[SPOILERS/GACHAGE] Nombreux sont les spectateurs de "Blade Runner" à jamais marqués par le monologue final de Roy Batty, ce frisson ininterrompu le temps de quelques lignes prononcées par un Rutger...

le 3 mars 2014

261 j'aime

64

Bienvenue à Gattaca
Gothic
10

Ah ! Non ! C'est un peu court, génome !

A la suite d'un "accident", Jérôme est en fauteuil. Devenu "semi-homme" pense-t-il, ce mytho contrit ressent le besoin de s'évader, tandis qu'à Gattaca, Vincent est las de jouer les majordomes. Ce...

le 16 oct. 2014

256 j'aime

39