Si Clint Eastwood voulait dresser un portrait fidèle de l'homme qu'était J. Edgar Hoover en faisant une synthèse de sa vie privée et de sa vie publique en tant que directeur du FBI, et bien c'est raté. Plus que la vie publique de J. Edgar Hoover, c'est bien la vie privée de l'homme que Clint Eastwood a décidé de mettre en avant. Un choix bien étrange, puisqu'il provoque en effet une certaine mollesse au sein du récit. Ainsi, la relation amoureuse qu'entretient J. Edgar avec Clyde Tolson a tendance à être bien trop envahissante. De même pour la relation qu'il entretient avec sa mère. Néanmoins, la complexité de la personnalité de J. Edgar est plutôt bien traitée, même si il aurait certainement été bien plus intéressant de s'attarder d'avantages sur ces actions politiques. En s'attardant trop sur le fond du personnage, on finit par en négliger la forme. Malgré des maquillages peu convaincants, les acteurs jouent bien, et la mise en scène est vraiment bonne. La photographie, très sombre, rend vraiment bien, mais est en contradiction avec le reste du film, qui ne parvient pas à nous montrer que J. Edgar est lui même un personnage sombre. Il apparait comme étant certes paradoxal (car à la fois faible et puissant), mais il n'a pas l'air aussi sombre que ce que la photographie semble suggérer tout au long du film.
Bref, je suis plutôt déçu du J. Edgar. Si c'est un film pas trop mal, c'est en revanche un mauvais biopic, qui ne fait que survoler le personnage, sans faire de véritables liens entre sa vie privée, ses frustrations, et sa carrière.