Un film autobiographique sur une personnalité certes intéressante, J. Edgar Hoover, le patron du FBI pendant plus de quarante ans et champion des luttes contre le communisme et la pègre. Le scénario propose des retours permanents entre la dernière année de la vie de Hoover et les moments successifs de sa carrière. Le rôle principal est tenu de manière époustouflante par Leonardo DiCaprio qui assume parallèlement les apparences du personnage tout au long de son histoire, passant de vingt-cinq ans à soixante-dix ans avec la même facilité. À ses côtés, Naomi Watts réussit la même performance, se promenant avec bonheur de la toute jeune femme à la protectrice bienveillante de la dernière heure. Armie Hammer par contre, qui joue le compagnon fidèle de Hoover, est mal servi dans son personnage de vieillard dont le visage est raté par les maquilleurs. Le scénario est touffu, intéressant par moments (l’enlèvement du bébé de Charles Lindbergh par exemple) mais le plus souvent un peu difficile à suivre pour des spectateurs non Américains. La caméra de Clint Eastwood est comme toujours précise et esthétique et sa direction d’acteurs est étourdissante. Un film mitigé dont on sort un peu perplexe devant ce personnage à facettes et fascinant, à la fois héros et sans scrupules, auquel j’ai eu du mal pourtant à m’intéresser vraiment.