Bien long pour son heure et demie, "J’enrage de son absence" a malgré tout le mérite de la franchise. Des lenteurs inutiles et surtout souvent mal placées, une musique trop envahissante par rapport au ton général du récit, des scènes qui ressemblent trop à ces clichés du cinéma français — conversation existentielle autour d’un café, rituels de la vie de famille. Mais il n’y a pas que ces défauts qui montrent la sincérité du film, alors que c’est souvent le cas, précisément, avec les œuvres "sincères".
Ici, elle passe aussi par un jeu d’acteurs du tonnerre — même Alexandra Lamy, oui — alors que chacun des rôles principaux était particulièrement casse-gueule, et par une maîtrise assumée de la réalisation : des plans soignés, un art du cadrage et un authentique point de vue. Sandrine Bonnaire arrive à prouver que le film lui tenait à cœur, ce que beaucoup de réalisateurs ne font que dire.