Tout ce qui vrille
Convenu, artificiel, maladroit, lourd... Je suis d'autant plus sévère que j'avais beaucoup aimé à l'époque le premier film du duo Géraldine Nakache - Leïla Bekhti. Après deux films suivants aussi...
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le 17 août 2020
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Je suis allé voir ce film, moi et ma compagne, sans savoir ce que c'était, je n'avais pas vu l'affiche, ni la bande-annonce, ni qui jouait dedans, on est y allés sur la simple foi du titre (qui est de Céline Dion, mais j'y reviendrais), et que c'était la seule projection à l'instant T.
Et bien nous en a pris, car c'est une très bonne surprise, et par moments vraiment touchante.
Leila Bekhti et Géraldine Nakache sont deux sœurs aux tempéraments opposés, et la première doit emmener la deuxième à une audition sur Paris pour un casting de choristes chez Céline Dion. Le tout avec un père très protecteur, joué par Patrick Timsit.
L'histoire est au fond classique, c'est durant ce voyage que tout va être dit, Bekhti méprisant les envies de Nakache, cette dernière n'arrivant pas à se remettre d'une rupture amoureuse et qui a en plus une orthèse de pied, pas évident pour danser.
On rigole parfois, surtout la tête hébétée de Leila Bekhti quand elle rencontre les candidats au rôle de choriste qui sont complètement fans de Céline Dion, jusqu'à l'extrême peut-on dire, ou toute la partie dans l’Airbnb où tout le monde se souhaite bonne nuit dans la maison, ce qui a don d'agacer la jeune femme. Mais j'ai surtout ému par Patrick Timsit qui est ici d'une grande sobriété, papa poule à l'obsession, d'une grande gentillesse, un amour de père, et qui va rester positif quand la maladie va le frapper. Ce personnage marquera sûrement les gens qui ont eu un ou des parents malades, mais le courage de ce père est vraiment magnifique, plus inquiet de ce que deviennent ses filles que de subir la chimiothérapie. D'ailleurs, j'ai entendu plusieurs spectatrices (le public était féminin à 99 % dans une salle comble) pleurer à chaudes larmes ; c'est dire à quel point Géraldine Nakache, pour la première fois réalisatrice en solo, a su toucher juste dans la représentation de la maladie, sans impudeur, et dans l'amour de ce père.
D'ailleurs, le duo qu'elle forme avec Leila Bekhti est aussi très beau. L'une et l'autre sont, dans la vie, les meilleures amies du monde, et je trouve que ça se ressent dans le film, où bien que les vacheries fusent par moments, on sent une réelle tendresse l'une pour l'autre, comme dans la scène du mariage où Leila Bekhti va pousser sa soeur à avoir enfin son moment de gloire, elle dont la seule gloire était d'être dans une édition de Star Academy,
Après, je dirais même que si Céline Dion est quand même très présente en fond (via ses chansons, dont celle du titre), ça passe très bien.
Au final, même si ça n'est pas révolutionnaire pour un sou, et que Pascale Arbillot est trop peu exploitée, J'irai où tu iras est ce qu'on appelle un feel-good movie, avec deux actrices unies, et, je l'assume, un formidable Patrick Timsit.
Créée
le 5 oct. 2019
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