Il est toujours difficile d'aborder la religion dans un film, surtout lorsqu'il ne s'agit pas d'humour décomplexé (on a quelques exemples français en tête) mais bien de premier degré. Ainsi J'y crois encore, avec son discours auto-convaincu sur le pouvoir de la foi chrétienne qui nous en met plein les oreilles avec ses prêches incessantes, et ne s'adresse clairement qu'aux plus fervents croyants. Pour les autres, un douloureux moment vous attend, entre la gêne de ne pas partager autant la dévotion des héros grenouilles de bénitier, et l'ennui profond face à des situations complètement tirées par les cheveux (dignes d'un soap télévisé). Ainsi, l'on tombe réciproquement amoureux en un regard d'une fraction de seconde parmi la foule d'un concert, l'on demande de sortir avec l'autre directement après (et évidemment c'est un grand "oui"), d'épouser l'autre en suivant (tant qu'à y être...) alors même qu'on sait qu'il ne reste que quelques mois à vivre à l'une des deux parties (découverte de la maladie qui semble surgir en un claquement de doigt) et de tenter de guérir à coups de prières... La médecine n'est montrée que comme une incapable qui ne comprend rien aux valeurs de la jeune fille (le médecin lui dit qu'on doit lui faire une ablation des ovaires pour ralentir la progression du cancer mais elle s'offusque car elle compte faire des enfants... On s'entend dire : "A moins de savoir les faire en deux mois..."). Les chansons sont évidemment des chants évangéliques, l'interprétation larmoyante du duo principal est épuisante et le final qui nous indique l'histoire vraie du couple n'apporte strictement rien. Avec son scénario très facile et niais, et son chemin de croisade constant (et ultra-lourd pour ceux qui ne sont pas le public-cible "catho-convaincu"), J'y crois encore rate son côté tragique au profit de la prêche religieuse qui nous fait regretter de ne pas être plutôt allé à la messe du dimanche...