Un bandit australien vieillissant,qui braque des banques dans l'Ouest américain, s'acoquine avec un jeune noir muet à qui il enseigne les ficelles du métier.Ah la la,quelle tristesse!Simon Wincer,qui fut une figure de l'école du fantastique australien des années 70-80 avec son formidable "Harlequin",qui venait dans la foulée des excellents "Pique-nique à Hanging Rock" et "La dernière vague" de Peter Weir,a ensuite été happé par la machine à broyer hollywoodienne et le voilà,treize ans plus tard,condamné à servir la soupe à son compatriote Paul Hogan,autre vedette des eighties en perdition.Wincer réalise,Hogan a écrit le scénario,et tous deux coproduisent.La star de "Crocodile Dundee" n'a jamais réussi à confirmer ce succès,et ce n'est pas ce consternant néo-western qui a pu l'y aider.Du reste,quand "Jack l'éclair" arrive,le revival du western américain avait déjà eu lieu dans les années 80 et il était donc un peu tard.Hogan joue la carte de la parodie et tente de réactiver son personnage d'aventurier rigolard et décontracté,façon "Crocodile Dundee au Far West",mais le film est trop mal écrit et réalisé pour que ça prenne.Tous les codes du western sont déroulés avec une application scolaire:le hors-la-loi qui tire avec une vitesse et une précision phénoménales,les chevauchées à travers des étendues désertiques,les attaques de banques,les cavalcades pour échapper à des shérifs hargneux ou des indiens agressifs,les filles légères des saloons.Mais tout ceci tourne à vide et l'on s'ennuie ferme.La faute à une réalisation sans rythme qui enchaîne les scènes d'action ratées filmées avec une rare mollesse,et à une histoire sans grande vraisemblance qui carbure aux gags lourdauds et aux plaisanteries idiotes qui tombent régulièrement à plat.De temps à autre,une situation parvient à faire sourire,mais c'est exceptionnel.La seule chose qui soit bien vue ici est l'évocation de la stupide vanité humaine,et la manière dont elle est favorisée par l'émergence des médias.Lightning Jack veut être célèbre,et il est ravi de voir sa tête mise à prix sur les avis de recherche,et plus la récompense promise pour sa capture est élevée,plus il est content,même si ça le met en danger.Il guette aussi la narration de ses exploits dans les journaux avec gourmandise,ce qui est également le cas du shérif qui le traque,lui aussi friand de publicité dans la presse.Ces sujets avaient cependant été abordés précédemment,notamment dans "L'homme qui tua Liberty Valance" de John Ford,ou dans "Impitoyable" de Clint Eastwood,sorti un an avant "Jack l'éclair",à travers le personnage du biographe qui accompagne Richard Harris.Paul Hogan confirme ici qu'il est un acteur limité,alors que Cuba Gooding Jr.,qui a toujours eu une fâcheuse tendance à la surcharge,dévisse complètement et se livre à un festival de grimaces et de gesticulations clownesques destinées sans doute à compenser le mutisme de son personnage.La plantureuse Beverly d'Angelo joue les utilités,alors qu'apparaissent brièvement de sympathiques vétérans du western comme Pat Hingle ou L.Q. Jones.