Jackie Brown (Pam Grier) est une hôtesse de l'air qui, pour arrondir ses fins de mois, sert de passeuse pour Ordel (Samuel L. Jackson) en mettant de l'argent liquide dans ses bagages. Un autre des passeur d'Ordel, Beaumont, a balancé la combine si bien que Jackie est arrêté par la police....
Quentin Tarantino adapte "Punch Creole" d'Elmore Leonard.
Si Tarantino reste dans le polar, il change malgré tout de direction. Certains lui ont reproché la violence de "Reservoir dogs" et de "Pulp Fiction". Dans "Jackie Brown" il y en a très peu de même qu'il n'y a pas de scènes d'action ce qui va déconcerter une partie du public.
Et c'est tant pis pour eux ! Tarantino rend hommage à la blaxploitation , en particulier les films " Coffy,la panthère noire de Harlem" et "Foxy Brown" avec tous 2 en vedette Pam Grier mais ce n'est pas, pour moi en tout cas, les seules influences de ce long métrage....
Le film démarre avec Pam Grier sur un tapis roulant qui fait référence au film "Le lauréat" où Dustin Hoffman était également sur un tapis roulant.
Et puis c'est surtout un film sur la manipulation. La scène qui se passe dans le magasin de vêtement "Del Amo Fashion Center" qu'on voit 3 fois avec un point de vue différent à chaque fois (du point de vue de Jackie Brown puis de celui de Louis (Robert De Niro) puis de celui de Max Cherry (Robert Forster) ). C'est du grand art et il est difficile de ne pas penser à.....Brian De Palma qui est comme par hasard un des cinéaste favori de Quentin Tarantino.
Comme d'habitude, Tarantino gâte ses acteurs en leur donnant des dialogues savoureux. Et comme toujours avec un casting en or. Parmi les seconds rôles on notera Robert De Niro absolument génial en gangster crétin. Michael Keaton fait un sans faute en policier. Robert Forster, acteur qui était oublié, est formidable en chargé de caution tombant sous le charme de Jackie Brown, Samuel L. Jackson est une fois de plus fabuleux en trafiquant d'armes. Et puis évidemment Pam Grier magnifiée par la caméra de Tarantino qui lui offre un rôle en or. Elle crève l'écran avec son charisme et son jeu d'actrice. Dommage qu'elle n'ait pas eu d'autres grands rôles après ce film...
Tarantino fait peu à peu monter le suspens et lez rythme grâce à ses dialogues et à l'utilisation judicieuse de musique soul, notamment le génial "Across 110th Street" de Bobby Womack.
Avec le recul, je dirai que c'est le premier volet d'une triptyque féministe. En effet après "Jackie Brown" Quentin réalisera les 2 "Kill Bill" , que je considère comme un seul film, et "Le boulevard de la mort".
Sans grande surprise, "Jackie Brown" fonctionnera moins bien au box office même s'il sera quand même un petit succès qui rapportera de l'argent vu son budget relativement modeste.
Cela faisait bien 10 ans que je ne l'avais pas vu et je dois dire que le film vieillit magnifiquement bien et s'impose comme un très grand Tarantino, peut être son plus mature et mélancolique même si on trouve comme toujours de l'humour. Un grand film incompris( pas par tous heureusement !) qui mérite d'être redécouvert...!