En reprenant une structure en huis clos, Jimmy Henderson se doutait bien que la comparaison avec The Raid serait inévitable. La promesse étant de voir de la castagne avec plein d'asiatiques dans un rythme effréné.
Mais systématiquement, la comparaison sera en défaveur de ce Jailbreak. Alors qu'en réalité je préfère The Raid 2 bien plus ambitieux et narratif et que je reconnais pas mal de défauts au premier effort.
Tout comme son illustre aîné, Jailbreak possède une photo terne et un scénario prétexte pour multiplier les affrontements entre policiers et criminels. On retrouve le côté jeux vidéos avec des boss fights. Malgré cette réserve à laquelle on pouvait souscrire par principe, j'ai eu la sensation que les scènes de transition étaient assez chaotiques. Pire, le film multiplie les points de vue et même des flashbacks. Et lorsqu'il devient bavard, on atteint des sommets nanardesques devenu plus rares de nos jours. Le scénario n'essaie même plus d'expliquer ce que font des français dans des prisons cambodgiennes. La grande méchante étant Katsuni tout de même. Il faut imaginer un gang de femmes mannequins tout en cuir. So 80's !
Mais la déception vient essentiellement de la mise en scène et plus généralement des combats. A savoir le coeur du film. On est bien loin de la maestria visuelle de Gareth Evans rendant chaque coup toujours plus brutal avec un montage dynamique et une caméra au plus proche des combattants. Il y a tout de même quelques effets sympas, parfois cheap. Et un faux plan-séquence comme on en a l'habitude désormais. Peut-être la meilleure scène tout de même. Mais avec des chorégraphies un tantinet plates à mon goût. Le film est d'ailleurs gentillet et avare en hémoglobine. En se limitant à 90% du temps aux poings, en ne réinventant que très peu les chorégraphies avec par exemple du décor et enfin avec une mise en scène à distance, Jailbreak n'offre rien de transcendants ou de mémorables.
Donc plutôt que de regarder ce film, si vous aimez les combats aux poings sans trop d'hémoglobine, autant se rediriger vers la filmographie de Jackie Chan.
Pour de la brutalité pure et dure il y a The Raid ou encore les films avec Scott Adkins.
Si l'on préfère la violence hardcore, The Night come for us.
Et enfin, si l'on veut un vrai bon film avec un scénario travaillé je ne recommanderai jamais assez The Raid 2.
En l'état Jailbreak sous ses aspects nanardesques et son imagerie complètement déconnectée de son époque demeure plutôt plaisant, parfois à ses dépends. Mais en terme de tatanes, on a vu bien mieux ailleurs.