Jalouse par pierrick_D_

Nathalie,prof de lettres parisienne quadra et divorcée,se paye un gros court-circuit dans la tronche et se met à envier et détester tout le monde,ce qui va l'entraîner dans une profonde dépression.Il s'agit là du second film coécrit et coréalisé par les frères David et Stéphane Foenkinos,six ans après "La délicatesse".Si le précédent était tiré d'un roman de David,écrivain célèbre et très coté,celui-ci est issu d'un scénario original des frangins et se révèle bien supérieur.Produit par Mandarin Cinéma,la boîte d'un autre duo fraternel,Eric et Nicolas Altmayer,"Jalouse" explore la psyché défoncée de la quadra post-moderne au cerveau flingué par le féminisme de combat,qui se retrouve in fine laissée pour compte comme une merde.Les Foenkis retournent vicieusement tous les pseudo avantages de la liberté absolue pour en montrer le côté sombre tout au long d'une descente aux enfers drôle et cruelle.Se séparer de son mari c'est cool mais le voir heureux avec une fille plus jeune et adorable ça l'est moins.Elever seule sa fille et entretenir une relation fusionnelle avec elle c'est cool mais lorsque la demoiselle devient pubère,plus jolie qu'elle et sort avec un garçon charmant ça énerve maman qui se retrouve seule et abandonnée à la maison.Avoir une super copine avec qui pinter et tout se raconter c'est cool,mais voir le couple de son amie perdurer c'est agaçant.Se taper des mecs d'un soir c'est cool,mais se déshabituer des relations durables ça peut empêcher de vivre une belle histoire éventuelle.Exercer de longue date un magistère professoral c'est cool mais voir arriver de jeunes collègues aux méthodes nouvelles qui vous ringardisent,ça fait bouillir la cafetière.Toutes ces contrariétés vont faire exploser le chaudron qui brûlait dans la tête de la dame,qui va réagir violemment en exprimant une jalousie féroce la poussant à agresser tout son entourage,pourtant composé de personnes charmantes.C'est ainsi que l'ex décontracté,la fille hyper gentille,l'amie patiente,le nouveau flirt impliqué,la collègue sympa et le proviseur compréhensif vont s'en prendre plein la gueule,avant de se rebiffer.Ce qui va isoler Nathalie et aggraver son état mental déjà précaire.Ca aurait pu se terminer de manière dramatique mais les Foenkinos optent pour une fin optimiste,au terme d'un long cheminement intérieur.Karin Viard est bluffante dans le rôle de cette femme perdant inexorablement les pédales,au point de sombrer dans une féroce méchanceté,numéro mi-réjouissant mi-inquiétant de psychopathe à la dérive.Les autres comédiens lui donnent une réplique solide,à l'exception de la faiblarde canadienne Anne Dorval.Bonnes performances donc de la jeune Dara Tombroff,de Thibault de Montalembert,Anaïs Demoustier,Marie-Julie Baup,Bruno Todeschini et Eric Frey.Note et critique de film de David et Stéphane Foenkinos:"La délicatesse"-3.Moyenne:5.