Le cinéma indien n'est constitué à 90% que des films bollywood où ça danse et ça chante non-stop. Le cinéma américain touche à tout mais peut se permettre des blockbusters dantesques et livrer bien plus de genre que la plupart des pays du globe. Le cinéma français, lui, se coltine principalement des comédies, phagocytant depuis trop longtemps les salles tandis que quelques films policiers et autres audaces tentent de s'imposer. Quasiment chaque semaine, le public français a droit à une comédie de mœurs qui traite forcément des problèmes de société actuels.
Jamais de vraies comédies déjantées sans aucun message derrière (Les Nuls, revenez !). Et puis il y a les comédies romantiques pour meufs, avec des meufs, qui parlent de problèmes de meufs, réalisées par des meufs... Pour son premier film, Mélissa Drigeard (quelques épisodes de la série Mafiosa) s'entoure des bankables Alexandra Lamy, Mélanie Doutey, Julie Ferrier et Jean-Paul Rouve pour raconter des histoires de ruptures, de trahisons de mecs pas cool à de pauvres filles qui ne demandent qu'à l'amour, le vrai, réunies en un scénario chiant qui, malgré quelques passages rigolos, ne donne ni la banane, ni le sourire.
La tagline de l'affiche disait "Attention ce film rend heureux". On recherche encore l'auteur de cette accroche mensongère. Jamais le premier soir se regarde comme un vulgaire téléfilm du mardi soir, ce genre de comédies plus tristes que drôles, certes interprétées avec le naturel de ses talentueux comédiens mais jamais assez fou pour se dire "Ah ouais là c'est fort !" Du cinéma de pacotille, qui nous tire quelques rires honteux rapidement oubliés et nous replonge dans la morosité du quotidien. La vie c'est moche. Si si, regardez on l'a filmée.
Des éternels jeux de 'je t'aime moi non plus' à des séquences à peine bigger than life (la scène de la partouze est aussi décalée qu'inutile), des dialogues pas vraiment recherchés, un rythme de pachyderme et cette désagréable sensation que notre montre pèse le poids d'une enclume, obligé de la regarder sans arrêt pour se rendre au bout d'une heure que non, le film n'est pas fini comme il le suggérait. Non, Drigeard va nous asséner d'une derrière interminable demi-heure histoire de raconter jusqu'au bout une péripétie jamais fun dont on se serait bien passé. Intérêt zéro donc.