Notes sur le film : Jamais plus est tiraillé principalement entre deux figures de style : l'hyperbole et l'euphémisation. Comédie romantique bas de gamme oblige, la première apparaît quand les personnages parlent entre eux, se déclarent passionnément ou se confessent, avec toujours la larme à l'œil, dans un style, donc, hyperbolique, qui ravira les fans de la série Grey's Anatomy mais désespèrera les autres devant tant de dialogues sur-écrits et de sentimentalisme bon marché. La seconde s'illustre dans le deuxième sujet du film - après l'Amour avec un grand A comme Au secours ! -, à savoir les violences conjugales. Les critiques et les médias ont tort de parler de romantisation de la violence au sujet de ce film - l'ont-ils vu ? - : elle n'est jamais glamourisée, et a des conséquences concrètes. Sauf que : outre que les agissements du mâle présenté comme toxique semblent presque légitimés - sa jalousie l'est, en tout cas, par la présence réelle d'un 2ᵉ homme -, la violence, qui n'est jamais systématisée à l'égard de l'héroïne, est traitée par l'ellipse ou le hors-champ, puis subjectivée. En somme, il est longtemps difficile de percevoir l'intentionnalité des agissements violents du personnage masculin, et quand l'intentionnalité est finalement montrée, le film l'euphémise par une vision subjective, ouvrant le doute sur sa véracité. Difficile alors de saisir le propos du film sur le sujet : la productrice Blake Lively a voulu - selon le réalisateur et acteur principal - appuyer la romance au détriment de la violence. Un choix frileux, qui permet à Jamais plus de s'enfoncer dans le conformisme du genre, comme dans l'extrême nullité, incarnée en cela par le jeu assez ahurissant de Blake Lively, mauvaise dès le premier plan.