J'ai du mal à me rappeler à quel moment l'enquête devient intéressante, peut-être parce qu'elle ne capte jamais l'intérêt finalement, faute à un montage dépourvu de dynamique, aussi apathique que la nature humaine que le récit veut dépeindre. Il n'y pas, non plus, de personnage auquel se rattacher, même pas l'acteur principal, jouant un détective enquêtant sur un meurtre étrange. J'en attendais un thriller beaucoup plus tordu, option psychopathe dégueulasse ; ce n'est qu'un polar nordique usuel, bloqué entre Millénum et un épisode de NCIS, en Islande. L'image est aussi froide que le climat du pays, tantôt filtrée au vert, tantôt au bleu ; c'est maussade et ça ne respire pas le bonheur à Reykjavik, ce qui rappelle parfois le Insomnia de Nolan. Lieu de tournage oblige, les décors naturels de l'Islande offrent quelques panoramas somptueux et facilitent l'instauration d'une ambiance désolée. La surprise vient surtout de cette bande-son opératique et liturgique de Mugison qui enveloppe les séquence de grandes nappes ambiantes chorales affectées, sublimes et en accord total avec le paysage, mais bien loin de convenir au scénario filmé.