Jarhead, j'en avais déjà donné un aperçu de ce que j'avais pensé après l'avoir vu au cinéma. Le voilà qu'il arrive en DVD pour notre plus grande joie.
En effet, le film ne perd pas un poil de sa puissance lors d'une seconde vision. Petit rappel donc de ce qui entoure l'oeuvre. Sam Mendes s'est fait un nom grâce à son premier film qui était tout simplement énorme: American Beauty. Sa seconde réalisation avait connu un accueil plus mitigé (personnellement, je ne l'ai pas encore vu). La crainte de voir ce monsieur sombrer dans la facilité était de mise et son troisième long-métrage était attendu au tournant. Résultat: le monsieur confirme tout le bien que l'on pense de lui et qu'il est capable du meilleur.
Alors que l'on pouvait s'attendre à un énième film de guerre avec plein d'explosions partout, plein de morts, plein de combats, etcetera, Mendes prends un contre-sens phénoménal et parle plutôt des ravages psychologiques de la guerre. Pour cela, il prend un thème rarement exploité au cinéma: la Guerre du Golfe. Un choix qui est loin d'être innocent puisque les Etats-Unis sont retournés mettre leur grain de sel en Irak et on y constate les dégâts. En fait, il y a très peu de scènes de combats et les rares sont celles d'un bombardement irakien, d'un bombardement d'avions américains sur leurs propres troupes et enfin un nouveau passage d'avions de chasse américains sur un aéroport irakien. Point final sur deux heures de film. Pour ceux qui s'attendaient à ne voir que cela, c'est raté et ils n'ont donc pas apprécié.
Ensuite, Mendes ne peut s'empêcher de faire honneur à deux grands films de guerre : Full Metal Jacket de Stanley Kubrick puisque les scènes dans le camp d'entraînement nous font penser à l'oeuvre du maître. Et enfin l'autre grand film est Apocalypse now de Coppola, où la référence est nettement plus nette puisqu'une infime partie est montrée. Point commun entre ces deux oeuvres: le thème est la guerre du Vietnam, la dernière grande batailles des Etats-Unis depuis la Guerre du Golfe. Donc, il est logique de voir Mendes faire une sorte de comparaison entre les deux guerres. La phrase philosophique de Swofford prend tout son sens lorsque le vétéran du Vietnam monte dans le bus des marines qui reviennent de l'Irak et qu'au fond, on sent bien les différences entre les deux guerres. Chaque soldat vit des expériences traumatisantes mais ce n'est jamais la même que celle d'un soldat d'une autre époque.
Mendes s'attarde surtout sur l'attente que vit un soldat avant de partir au combat. L'ennui profond qu'il vit le pousse à penser à d'autres choses. On y voit également les femmes qui trompent au fur et à mesure leurs maris. D'un pont de vue psychologique tout cela est très éprouvant pour le soldat. Petit clin d'oeil également à la manipulation des médias par les hauts-gradés. Il faut évidemment montrer que le soldat américain se porte très bien malgré le fait qu'il est très loin de chez lui. Enfin, on constate un petit clin d'oeil sur la réinsertion des marines dans la vie de tous les jours et on constate mine de rien que pour les jobs, le noir se contente d'un boulot de ce qui ressemble à un vendeur dans un magasin (plus exactement il remet les articles dans les rayons). Cela correspond bien aux Etats-Unis où la pluapart des immigrés ne peuvent pas se payer de meilleurs jobs.
Enfin, on constate que la réalisation de Mendes est parfaite et est en plus servi par une photographie irréprochable surtout dans le désert mais également lorsque les puits de pétrole brûlent. A noter aussi l'excellente musique de Thomas Newman avec également des compositions musicales de groupes connus. L'une des plus réussies est, pour moi, celle de Kanye West.
En gros, un très très grand film de la part de Sam Mendes, un petit peu moins bon que sa première oeuvre. Cependant, il confirme tout le bien que l'on pense de lui.
batman1985
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le 7 mai 2011

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