Jason Bourne n'est plus. Vive Jason Bourne ! Tel aurait pu être la tagline de ce nouvel opus, reprenant tout l'univers de la série sans en avoir l'acteur principal (Matt Damon). Peut-être que ce dernier a senti que cette nouvelle trilogie sentait le traquenard, qui sait?

Chose intéressante, Tony Gilroy est à la réal. Alors oui il n'a réalisé que 3 films, mais c'est un "doyen" de la série des Jason Bourne, ayant été scénariste sur les 3 précédents opus. Il connait donc (son) histoire sur le bout des doigts, on pouvait donc espérer qu'elle reste intéressante, complexe, sans pour autant tomber dans le ridicule.

Au niveau du casting, on a fait table rase du passé. Quasiment tous les acteurs sont nouveaux, ce qui déstabilise un peu lors des 15 premières minutes de visionnage. Cependant, avec les "joies" du montage, la nouvelle histoire est découpée de scènes des précédents opus. Jeremy Renner n'est pas mauvais en soi, ce rôle d'agent exfiltré lui conviendrait même plutôt bien. Edward Norton, quant à lui, a pris un sacré coup de vieux.

Mais là où le bas blesse, c'est au niveau de l'histoire, des rebondissements... Nul ne peut sortir de la séance sans repenser (amèrement) à la précédente série. On sait pertinemment que la série des Bourne a marché, et on sent bien que la production veut continuer à l'exploiter au maximum. L'histoire reprend donc les recettes qui ont fonctionné en espérant que cela suffise. Entre complots, démantèlement, toute l'histoire précédente est retournée, disséquée, uniquement pour pouvoir ajouter de nouveaux rebondissement nécessaire à l'évolution de la nouvelle histoire. L'action, quant à elle, tient encore une part prépondérante du film, les scènes de combat sont plutôt réalistes, même si certaines sombrent parfois dans le ridicule. Enfin l'usage du téléobjectif finirait presque par nous donner de la nausée, notamment dans la scène finale, baclée.

En somme cet opus aurait sans doute fonctionné s'il n'y avait pas eu de trilogie avant lui. Se calquant sur les mécanismes qui ont marché précédemment, sans réelle nouveauté, il en ressort un film fade, convenant péniblement aux amateurs du genre. Le générique finit de nous achever reprenant le thème musical de la série précédente sans qu'aucune musique durant le film ne s'accorde avec elle.
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le 19 sept. 2012

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