Jason Bourne : L'Héritage est une catastrophe. L'intrigue, au préalable intéressante, qui allait s'intercaler entre les évènements de La Vengeance dans la peau, est ici aussi ringarde que poussive. Nous suivons donc Aaron Cross, un "autre" agent du gouvernement bien plus doué que Bourne qui, comme ses collègues dispersés à travers le monde, doit être éliminé pour cause d'abandon du projet secret. Le gaillard survit et, conditionné par le biais de pilules altérant le comportement génétique, veut trouver le virus originel de son conditionnement afin de supprimer ce manque qui le ronge s'il n'a pas ces fameuses pilules.
À partir de là, Cross va devoir fuir le pays et aller aux Philippines pour se soigner avec l'aide d'une scientifique elle aussi menacée de mort. Ces évènements (qui résument sincèrement l'histoire générale) n'interviennent hélas qu'à la moitié du métrage, l'interminable début nous garantissant un rythme mou que le reste du film n'arrivera pas à se dépêtrer... Tony Gilroy a beau avoir scénarisé la première trilogie, ce quatrième opus est d'une platitude déconcertante : peu d'action, peu de tension (n'est pas Paul Greengrass qui veut), peu de scènes mémorables, un scénario pas vraiment intéressant et un charisme visiblement absent...
Cet héritage est d'une piètre qualité. Car lorsque Jeremy Renner peine à égaler son prédécesseur, c'est le reste du casting qui plombe le film d'une certaine inefficacité : Edward Norton s'avère transparent en méchant pas très méchant tandis que Joan Allen, David Strathairn et Albert Finney, présents sur l'affiche, ne font qu'un léger cameo. Étalé sur deux heures pour ne raconter finalement pas grand chose, ce quatrième opus déçoit amèrement, le rythme du film étant quasi-soporifique tandis que certaines séquences sont placées n'importe comment (comme ce tueur charismatique mis en scène à la toute fin du métrage). Bref, Jason Bourne : L'Héritage est la preuve qu'il fallait laisser notre trilogie là où elle était.