Dans les années 60, les Britanniques étaient capables de rivaliser avec Hollywood dans les films d'aventure fantastiques, et ce malgré beaucoup moins de moyens. Jason et les Argonautes mélange avec bonheur la reconstitution mythologique, le film d'aventure traditionnel et le cinéma fantastique. La réussite des péripéties extraordinaires de ce périple plein de dangers doit beaucoup aux trucages ébouriffants de Ray Harryhausen, maître incontesté en son temps des effets spéciaux avec grosses bestioles en animation image par image, à l'instar de cette fabuleuse séquence de combat contre les squelettes, une scène très complexe à régler qui nécessita 4 mois de tournage pour une dizaine de minutes à l'écran, mais quel tour de force ! Le maître avait déjà testé le procédé sur le Septième voyage de Sinbad où le héros se battait contre un seul squelette, ce qui était déjà un exploit à l'époque, mais ici, il y en a 7, et même si l'incrustation se voit pour un oeil exercé, ça reste vraiment du beau travail et en même temps un des morceaux de bravoure du film. La scène de l'Hydre est également très réussie. Ces effets feront sans doute sourire les nouvelles générations, mais ils émerveillent encore par leur aspect naïf et poétique, à l'heure où les effets numériques ont envahi nos écrans. La technique d'Harryhausen était simple mais remarquable parce que basée sur la patience et le génie imaginatif. Le film conserve donc pour son imagerie merveilleuse et ses formidables effets le charme indéniable des grandes histoires d'aventure, c'est un véritable trésor du cinéma fantastique dans le genre mythologique.