Le film commence comme une enquête journalistique et se termine comme un drame romantique absolu. Le reportage sur Hiroshima, 17 ans après la bombe, semble vain, dans une ville semblable aux autres cités japonaises mais la vérité est ailleurs : dans les corps qui souffrent toujours et dans les âmes des rescapés en sursis, territoire inaccessible à un journaliste qui n'a rien vu à Hiroshima. Entre les aspects documentaire (certains véritables survivants ont participé au film) et mélodramatique de Je n'oublie pas cette nuit, Kôzaburô Yoshimura, dont l'esprit romanesque s'est exprimé tout au long de sa riche carrière, trace une voie singulière, très différente et bien moins frontale que celle des autres longs-métrages consacrés à Hiroshoma ou à Nagasaki, mais il saisit parfaitement le monstrueux sentiment d'horreur indicible qui y est attaché. L'interprétation gracieuse de la merveilleuse Ayako Wakao se marie pleinement avec celle, irréprochable, de Jiro Tamiya.


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le 17 mai 2024

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