Un homme de 50 ans, huissier, divorcé, à la vie morne, décide, sur une suggestion de son médecin à la suite d'un malaise cardiaque, de faire du tango. Il va y rencontrer une femme sur le point de se marier, mais avec laquelle l'alchimie est plus qu'évidente quand ils dansent.
Sorti en 2005, Je ne suis pas là pour être aimé est important à plus d'un titre, car il a enfin mis en avant Patrick Chesnais dans un rôle principal, ainsi qu'Anne Consigny, et révélé le jeune réalisateur Stéphane Brizé qui fera un très beau parcours par la suite. Bien que le sujet soit original, on jurerait que c'est tiré d'un roman de Gavalada ou Grimaldi tant l'histoire est assez légère sur fond de gravité. Les rapports compliqués entre Patrick Chesnais et son père, joué par Georges Wilson, puis avec son fils... ça pourrait être un frère de Jean-Pierre Bacri dans le côté bougon, mais l'acteur est très bon dans les nuances, où les rares moments de joie sont comme une épiphanie. D'ailleurs, ils apparaissent souvent en présence d'Anne Consigny, une femme vouée à se marier à un type qui bute sur l'écriture de son premier roman et qui ne lui accorde guère d'importance, et que je trouve lumineuse.
Mais au fond, malgré les réussites évidentes, je me demande quel est le véritable intérêt du film ? Qu'on peut encore éprouver des sentiments à 50 ans ? Qu'on peut se tromper sur l'éventualité d'un mariage ? Si je dois retenir surtout une chose, ce sont les deux scènes très fortes où Patrick Chesnais va chez une femme présenter une injonction d'impayé, puis vient pour la saisie de ses biens où on voit que lui-même est peiné de ce qu'il fait.
A l'aune de la carrière de Brizé, surtout depuis sa collaboration avec Vincent Lindon, je trouve qu'il a fait bien mieux, mais Je ne suis pas là pour être aimé est un joli début avec deux très bons acteurs.