Monterrey traîne une assez sinistre réputation de ville parmi les plus dangereuses du monde. Je ne suis plus là a le mérite de montrer une autre facette de la cité mexicaine, avec ses bandes de jeunes, à l'écart de la violence et de la drogue, qui ne vivent que pour la musique (la cumbia) et la danse. Le film de Fernando Frias s'attache plus particulièrement au jeune Ulises, dont l'exil contraint aux États-Unis, loin de ses repères et de sa culture, ne peut que mal se passer, eu égard à son refus de s'intégrer. Malheureusement, le film, plutôt engageant sur le plan documentaire, est beaucoup moins excitant dans son aspect fictionnel, peu aidé par un montage aléatoire, alors qu'une linéarité classique aurait davantage souligné le parcours malheureux d'Ulises. Les intentions sont bonnes et les scènes de danse très convaincantes, mais la structure du film, ambitieuse avec pourtant un budget minuscule, manque de simplicité et ne met finalement pas en valeur son personnage principal telle qu'elle le devrait.