A la mort de son épouse, un homme fait appel à une servante, qui emmène avec lui son fils. Le propriétaire de ce chateau a lui aussi un garçon, qui ne s'entendent pas, au point qu'ils se mènent une bataille de chiffonnier afin de savoir qui sera le chef.
Pour son deuxième film, Régis Wargnier propose une histoire à base de confrontation entre deux enfants d'une dizaine d'années, et il faut aussi préciser que ça se passe en 1954. Soit peu après la Seconde Guerre Mondiale et au moment de la guerre d'Indochine, où le fils de la servante n'arrive pas à faire le deuil de son père disparu là-bas. Les parents respectifs sont joués par Jean Rochefort et Dominique Blanc, qui sont d'une grande sobriété. Je ne pourrais pas en dire autant des deux enfants, qui semblent parfois réciter un texte, alors que leur jeu est naturel.
Le réalisateur restitue bien cet âge difficile, où le fils de Rochefort découvre sa future belle-mère, avec des formes qui l'inspirent, l'autre fils en rebut à l'autorité, la confrontation qui manque de les tuer, jusqu'à une histoire qui se finit au fond de manière assez triste, car les plaies de l'enfance peuvent ne jamais se refermer. Le tout filmé là aussi sans en faire des caisses, et une très belle utilisation de la musique, bien que l'une d'entre elles rappelle un certain parfum qu'on voyait dans les publicités à l'époque.
Bien que pour l'essentiel du public la carrière de Régis Wargnier se résume à Indochine, il serait intéressant de revenir sur ces beaux débuts.