Comme toujours avec ce genre de thriller politique, il faut dans un premier temps s'accrocher pour bien en saisir les tenants et les aboutissants, pour comprendre qui est qui, les fonctions de chacun, leurs intentions, leur passé...
Mais l'on comprend rapidement que la focale du film se situera principalement ailleurs : sur la personnalité de cette mère de famille dont le mari est enlevé et sur sa façon de gérer sa vie et celles de ses enfants, après sa disparition, tout en se battant pour faire éclater la vérité.
Le récit collectif et politique reste toutefois toujours présent en arrière-plan, et témoigne de manière glaçante de cette page noire de l'histoire brésilienne et des dérives du régime dictatorial en place à l'époque.
Lauréate surprise du Golden Globe de la Meilleure Actrice dans un Drame il y a deux semaines, Fernanda Torres n'a pas volé son prix. De tous les plans, elle habite et transcende ce personnage de femme et mère courage qui garde la tête haute avec beaucoup de dignité.
À l'image de son héroïne, solide en toutes circonstances, la force du film est de ne pas trop en faire et, même si le propos est dur, de ne jamais tomber dans le pathos...
... Jusqu'à une dernière partie qui se déroule en 2014 et qui était vraiment dispensable. Elle vient faire tomber le film dans les codes classiques et redondants du biopic et n'apporte pas grand chose au récit, en faisant même perdre de la force à l'ensemble. Elle permet toutefois de mettre en scène la maman de l'actrice principale, Fernanda Montenegro, star du cinéma brésilien déjà nommée aux Oscars, qui vient ici incarner le personnage joué par sa fille à plus de 80 ans.
Enfin, même si le procédé a déjà maintes fois été utilisé à la fin des biopics (pas plus tard que dans le très raté Lee Miller), terminer le film par de vraies photos du député est ici assez vertigineux et bouleversant.
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