Magnifique film que ce "Ainda estou aqui" (titre original), qui prend aux tripes, qui dénoncent l'horreur des dictatures et leurs conséquences sur la vie des familles, la vie tout court. Walter Salles nous raconte l'histoire de cette famille brésilienne touchée au cœur lorsque le mari Rubens Paiva, ancien député, disparait, enlevé par une milice, au moment de la dictature militaire brésilienne des années 70. Eunice Paiva, formidable interprétation de Fernanda Torres, son épouse va devoir supporter les contraintes liées à cette disparition dont elle ne connaitra l'issue que des années plus tard, va devoir combler les vides et assumer les difficultés de la vie courante avec ses cinq enfants.
Ce film nous montre les exactions de cette dictature sans jamais perdre de vue la détermination de l'épouse qui recherchera par tous les moyens à faire éclater la vérité.
Les dictateurs d'aujourd'hui, hélas trop nombreux, devraient être dénoncés de la même manière lorsque l'on observe notre vie actuelle, parfois si protégée par nos constitutions et nos libertés. Mais, j'aimerais être certain que nous serons toujours suffisamment forts pour éviter de futurs drames lorsqu'on observe les provocations de personnages violents et provocateurs, qu'ils se nomment Trump ou Poutine...
Ce film retrace de façon claire et directe les mécanismes qui concourent à l'installation de la violence psychologique nous mettant mal à l'aise. La mise en scène fluide nous entraine sans accrocs vers les bas-fonds d'une forme de terreur permanente mais discrète, surtout lorsqu'on superpose l'insouciance des enfants avec leurs écoutes musicales pop et rock avec la détermination violente impassible des hommes de l'ombre. Que ne ferait-on pour affirmer son pouvoir et asservir l'autre ? C'est une réflexion qui est parfaitement conduite avec ce film.
A voir, indiscutablement.