Bien des films de notre époque qui veulent dénoncer l'injustice de régimes dictatoriaux s'enfoncent dans une boue de déjà-vu vraiment lassant. Je suis toujours là en fait malheureusement partie.
Avant toute chose, le jeu des acteurs est irréprochable, et je me dois de souligner la prestation bouleversante de Fernanda Torres. Le rapport aux enfants qu'elle entretient est très délicat, et cela constitue l'un des seuls points forts du long-métrage.
Certaines scènes restent mémorables (la douche que prend Eunice Paiva en rentrant du centre carcéral, les interrogatoires sous fond de violence, les scènes à la plage qui sentent l'été et la nostalgie). Mais voilà, j'avais la désagréable impression de regarder un film Netflix pas dingo, qui ne réinvente rien et ressasse tout. Assez surpris et interrogé de voir que ce film a eu le prix du meilleur scénario à la Mostra de Venise. Je l'ai personnellement trouvé monotone et mal amené. Les ellipses, par exemple, ne racontaient rien de plus : les personnages vieillissants et pour certains (je pense à Marcelo) pas du tout ressemblants, c'était mieux à éviter. La fin est nulle, vraiment décevante. Finir par un diaporama de photos et quelques mots de conclusion me parait être un mauvais choix, d'un réalisateur qui "bâcle" son travail.
En dernier lieu, il aurait été appréciable, selon moi, de nous baigner un peu plus dans le contexte historique de l'époque. On ne sait pas qui est le dictateur. Pourquoi. Comment. La dictature brésilienne n'est pas très connue et n'a pas été particulièrement médiatisée, alors ce film aurait pu se placer comme une véritable œuvre à la mémoire des victimes. Une façon de ne pas oublier. Mais, et j'en suis navré, sûrement aurais-je oublié ce film d'ici deux mois. Dommage… l'idée était là.
Bref, j'ai vraiment l'impression d'être un petit merdeux de SensCritique, qui critique un très bon film triplement nommé aux Oscars (et puis 7,2/10 c'est vraiment pas mal), mais voilà, ça ne m'a pas eu ce film !