Avec Karin Viard & François Cluzet avant qu’ils ne deviennent tous deux progressivement un tout petit peu insupportables, Thomas Vincent batit ce petit thriller dans le monde de l’édition sur « les retrouvailles » de deux vieux potes qui ont eu deux parcours opposés : il y a d’un côté un écrivain sans éditeur et de l’autre un écrivain en vogue mais en panne d’inspiration. Lors d’un voyage en train, le second (Bernard Giraudeau) offre au premier (Cluzet, hein, évidemment) la moitié de ses avances sur droits s’il devient son nègre et le débarrasse de son ex-femme, qui justement détient la moitié de ses droits. Cluzet grimace et roule des yeux, refuse puis hésite, et sous l’influence passive mais réelle de Viard qui pleurniche, il décide de le faire et tue la cible plus sauvagement que prévu – Toute cette partie-là, soit la naissance de l’assassin (avec Anne Brochet, donc) est ce que le film réussit de mieux, tant l’introduction (façon Hitchcock du pauvre) est poussive et mécanique, et tant la résolution vire un poil trop dans le grand n’importe quoi (Viard & Giraudeau pètent plus un câble que Cluzet lui-même) pour convaincre. Beaucoup pensé à Blood simple, des frères Coen. C’est pas mal, mais ça manque d’équilibre et d’identité.