Si "Je suis un soldat" n'est évidemment pas une phrase que l'on souhaite prononcé en ce moment, voici une raison de plus de s'abstenir.
Derrière un univers certes peu présent au cinéma -celui du traffic de chiots- se cache une thématique connue, usée et abusée : l'abandon de la morale face à l'argent.
Inutile donc d'insister sur le déroulement d'un scénario plutôt facile à anticiper.
Mais ce qui frappe avant tout ici, c'est la cruelle pauvreté de la mise en scène. Ce qu'on attend d'un premier film, comme celui-ci, c'est d'être marqué par quelques séquences au déroulement génial. Ici, rien. Louise Bourguoin se dépatouille autour de deux moments types : soit elle est attablée autour d'un repas avec sa famille pour mener des dialogues explicatifs pour bien cerner l'ensemble des personnages et la situation dans laquelle ils vivent; soit elle déplace d'un point A à un point B des caisses de chiots venus d'Europe de l'Est, en fronçant les sourcils parce qu'elle sait que c'est pas bien, quand même.
Un petit coup de caméra à l'épaule qui se déplace avec les personnages quand on a besoin de créer de la tension et voilà le récital systématique du film qui ressemble à bien d'autres, et qui disparaitra sans doute très vite des salles et des esprits.
Si l'univers vous attire, je ne saurai faire autre chose que vous conseiller Bullhead, un premier film belge d'une toute autre envergure.