Sarah emmènage avec sa mère dans une vieille maison. Il y a trois cent ans, une sorcière y a été brûlée. Depuis, une prophétie annonce que les descendant des responsables seraient punis. Or, il semblerait que depuis l'arrivée de Sarah dans cette nouvelle ville des accidents arrivent. Elle est rapidement accusée d'être la réincarnation de cette sorcière.
Auteur de romans policiers et d'écrits pour la jeunesse, Lois Duncan a eu suffisamment de succès aux États-Unis pour être fréquemment adaptée. Wes Craven a ainsi réalisé un téléfilm, L’Été de la peur, Souviens toi l'été dernier est une adaptation d'un de ses romans et Je t'ai trop attendue en est donc une de plus. C’est une production pour la télévision, réalisée par Christopher Leitch et avec un casting solide ou en devenir (Sarah Chalke, Soleil Moon Frye, Ben Foster, Christian Campbell ou Maggie Lawson).
Le film a le cachet d'une production télévisuelle, comme ses couleurs fades typiques de la production de cette époque. Mais il est néanmoins bien appliqué dans sa réalisation. Quelques scènes sont brillamment exécutées, comme celle de la piscine, étouffante d'angoisse, ou du cauchemar sur la tombe, surprenante dans le bon sens.
Je t'ai trop attendue est un thriller avec une bonne dose de slasher, qui rappellera certains films du genre. Le film est plus convaincant quand il s'agit de parler de la difficulté de trouver sa place quand on arrive dans un nouveau lieu, ainsi que sur les soupçons qui pèsent sur Sarah. En tant que nouvelle arrivante, Sarah attire l'attention, elle vient d'ailleurs, elle surprend mais elle entraîne aussi la méfiance, voire l'animosité. Elle va tenter de s'intégrer, ou parfois de prendre de la distance, et c'est ce balancement qui étoffe le personnage. Malheureusement, outre les états d'âmes de ce personnage, le reste de l'univers est assez mal utilisé, n'hésitant pas à être caricatural.
Pour une production télévisuelle, ce n'est pas si mal. On sent qu'il y a du matériau derrière, ce roman, malgré une certaine liberté (pas de serial killer dans l'original) ainsi que quelques grosses ficelles. Parmi lesquelles, celle de n'avoir qu'un seul descendant des responsables au fil des trois cent ans qui séparent les évènements du film de la croisade contre la sorcière, ce n’est génétiquement pas possible. Mais bon. Ce n'est pas si convenu qu'on pourrait le croire, certes, mais la tension ne vibre pas beaucoup, le mystère qui plane est péniblement utilisé et le film reste malgré tout assez anecdotique.