Je t'aime, je t'aime par Maqroll
Après Muriel où déjà il tournait en rond, Resnais s’est essayé sans succès au film politique (La guerre est finie) avant de revenir à ses obsessions sur le temps et la mémoire. Avec son snobisme déjà patent, il se croit obligé de chercher une touche d’originalité en abordant un genre nouveau pour lui, à savoir la science-fiction. En fait, on voit très vite ce qui a captivé le futur auteur de Mon oncle d’Amérique dans cette histoire de voyage dans le temps : séduit par les théories alors naissantes du cognitivisme, Resnais est persuadé que l’être humain est l’égal de la souris de laboratoire (ou du chien de Pavlov ou des rats de Mon oncle d’Amérique qui envahiront l’écran de façon obsessionnelle et grotesque). Il s’efforce donc, comme il le fera dans tout le restant de son « œuvre » petite et misanthrope, de démontrer le ridicule et l’aléatoire attachés à la condition humaine… Je passe pudiquement sur les pseudo qualités de cinéaste du Monsieur car, à mon humble avis, il n’en a pas : tout n’est qu’esbroufe et tape-à-l’œil dans une réalisation lourde et faussement inspirée et sa caméra s’embourbe au rythme de sa pensée… C’est le début d’une suite de films où ledit Resnais va se foutre du monde impunément, avec le concours d’une certaine critique parisianiste qui va l’encenser au rythme de ses productions défécatoires… 3/10 pour Claude Rich, un de nos plus grands acteurs, dont on se demande ce qu’il vient faire dans cette galère.