Le hasard du calendrier fait que j'ai regardé ce film le jour de l'annonce de la mort de Niels Arestrup, et je ne l'avais jamais vu aussi jeune dans un film.
C'est toute la partie avec lui que j'ai trouvé un peu moins passionnante dans le film même si elle contribue à son propos. On quitte un peu la voix-off à ce moment-là, on s'éloigne un peu du personnage joué par Akerman elle-même et ça m'a moins subjugué. Mais j'ai été agréablement surpris par les différents partis pris de la réalisatrice tout le long du film.
En effet, Chantal Akerman qui déplace son lit, se met à nu devant la caméra et mange du sucre à la cuillère, ce sont des choix forts. En plus, elle n'hésite pas à nous faire sentir le temps qui passe avec des plans très longs où les personnages ne bougent pas ou peu, c'est une illustration assez précise de la dépression et de l'errance de manière générale. C'est comme une quête de bonheur qui ne mènera jamais à rien, c'est vain. Et puis il y a la scène finale qui semble redonner un peu de sens à l'existence de la protagoniste, une fin qui est elle aussi radicale formellement.
Ce n'est pas un film "facile" mais il est court et l'air de rien on peut l'interpréter de bien des manières. Ainsi, je ne me suis pas senti prisonnier du film par son ambiance assez pesante, j'étais plus dans la réflexion sur ce que je voyais qu'autre chose et ça m'a fait du bien.