...And Justice for all
C'est en 1958, année où il a déjà sorti L'Odyssée du sous-marin Nerka, que Robert Wise va mettre en scène I Want to Live !, l'histoire vraie de la première femme qui va être exécutée sur le...
le 3 juil. 2019
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C'est en 1958, année où il a déjà sorti L'Odyssée du sous-marin Nerka, que Robert Wise va mettre en scène I Want to Live !, l'histoire vraie de la première femme qui va être exécutée sur le territoire américain, pour cause de meurtre.
Le metteur en scène de Born to Kill va surtout s'intéresser à cette femme, Barbara Graham, son parcours depuis les accusations et montrer la façon dont les médias peuvent contrôler l'opinion publique et la répercussion que peut avoir cette dernière. Wise brasse donc plusieurs thématiques, n'hésitant pas à proposer un plaidoyer contre la peine de mort, notamment en montrant les failles de la justice, tout en captant avec brio les sentiments et psychologie de cette femme, dont la vie privée (notamment son mari, ses fréquentations ou une partie de son passé) ne plaide pas vraiment en sa faveur.
En plus de se montrer, comme souvent, efficace, Robert Wise met en place une ambiance de plus en plus forte, pessimiste et sombre, où il arrivera à faire passer ses messages et des émotions à travers la protagoniste et les péripéties, et ce sans lourdeur mais avec justesse. Il n'hésite pas à montrer les faces sombres de cette femme, de ne rien éluder ou enjoliver dans son portrait, ce qui participe à l’ambiguïté de l'oeuvre, ainsi qu'à sa puissance. De plus, l'étude des personnages secondaires est aussi très réussie, notamment vis-à-vis de celui d'Ed Montgomery.
La force de l'oeuvre tient aussi dans sa forme, où Wise se montre plutôt brillant derrière la caméra, avec des plans parfois tout droit sortis des films noirs. Le montage est plutôt dynamique, tandis que la photographie en noir et blanc participe à pleinement à l'ambiance, tout comme le fond musical jazzy, à l'image de la mémorable introduction. Et enfin, I Want to Live ! ne serait pas une telle réussite sans l'hallucinante performance de Susan Hayward (justement récompensée de l'oscar de la meilleure actrice), à la fois sauvage, sexy, convaincante et touchante, dans son rôle de femme qui va plaider l'innocence malgré une opinion publique et une vie privée en sa défaveur. Les seconds rôles sont aussi convaincants, en particulier Simon Oakland.
Alors qu'il enchaîne les films à une vitesse folle, Robert Wise propose Je Veux Vivre! et capte parfaitement le sort de Barbara Graham, première femme condamnée à mort, tout en mettant en avant les failles dans la justice ou encore les médias et en créant une atmosphère sombre, jazzy et prenante.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Plongée dans les polars américains et Les meilleurs films sur l'univers carcéral
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le 3 juil. 2019
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