Godard se livre à une transcription moderne de l'Histoire sainte, plus précisément, de l'histoire de Marie et de sa grossesse divine. Joseph et l'ange Gabriel font aussi partie de cette évocation très personnelle -on l'imagine bien!- où l'on devine par instants, de la part de Godard, une certaine malice et sans aucun doute son incrédulité.
Cela dit, le propos du cinéaste, crypté par une bande-son cacophonique et par une mise en scène pas précisément lumineuse, demeure tout au long du film particulièrement complexe et déroutant.
Quel sens recouvre ce récit désordonné et allusif, où le cinéaste semble opposer au dogme de la Vierge Marie ses convictions sur l'humanité, la pureté, la sexualité, le nationalisme? Toujours est-il que j'ai vite renoncé, par incapacité, à dénicher dans les images et dans la vague intrigue de Godard leur signification...Peut-être la nudité de Marie exprime-t-elle son appartenance à l'espèce humaine, de chair et d'os...
Aux questions insondables concernant la divinité ou pas de Marie, s'ajoutent celles relatives au film et au mécanisme créatif de Godard.