Sébastien Grall évoque un aspect méconnu de la seconde mondiale, côté français. Tout autant méconnu est resté l'officier français qui dirigea le camp de prisonniers civils allemands des Milles, opposants au nazisme menacés d'être livrés aux autorités de leur pays et pour certains sauvés par le commandant Perrochon (JP Marielle).
Le sujet est original mais son traitement ne l'est pas. La mise en scène sans inspiration de Grall empêche le sujet de dépasser son anecdotisme apparent. Le regard que Grall porte sur les civils allemands, dans le camp puis dans leur fuite ferroviaire vers l'Espagne favorisée par Perrochon est superficiel, faussement grave car dépourvu de dimension humaine ou intellectuelle. Il est vrai que l'histoire se décline aussi sur le ton de la comédie. On peut s'amuser par moments de la caricature d'officiers français décontenancés par une mission qui relève plus de l'humanitaire que du militaire. En revanche, le personnage qu'interprète Marielle est mal exploité. Le portrait de Perrochon est étriqué, insuffisant pour faire de lui un vrai beau rôle de cinéma, dans la mesure ou sa soudaine philanthropie, son engagement responsable et sa désobéissance ne sont expliqués par aucune donnée psychologique.