Je n'avais jamais vu ce film depuis tout ce temps, probablement parce que je suis Mergault-phobe au possible. C'est celui-là qui a été choisi par France TV le soir du départ de Michel Blanc vers d'autres cieux. Du coup, je me suis dit "allons-y, on verra bien".
Vous connaissez le principe d'un roman Harlequin, ou d'un film de Noël de série Z ? Récapitulons ; il et elle viennent de deux mondes radicalement différents. Ils sont radicalement différents. Ils se rencontrent et se rapprochent pour les mauvaises raisons. Ils se repoussent quand ça devient vraiment trop évident. Et puis il y a un déclic et ils retombent dans les bras l'un de l'autre, cette fois pour toujours (enfin on le suppose, vu que c'est à ce moment-là qu'apparaît le mot "fin").
"Je vous trouve très beau" suit très exactement ce scénario extrêmement convenu. MAIS...
Dans les Harlequin, le déclic et les retrouvailles sont toujours provoqués par les hormones, l'attirance irrésistible des affres de la passion. Dans "Je vous trouve très beau", ils sont le fruit de la tendresse. Et ça, c'est vraiment irrésistible.
Le casting tout entier est formidable, et la réalisatrice fait preuve d'une délicatesse dont je ne l'aurais pas crue capable. Ce film n'est pas indispensable, mais on aurait tort de refuser deux heures de tendresse (même pas mièvre) dans ce monde de brutes.
Nota Bene : si vous vous attendez à une étude sur les inégalités sociales est-ouest, la prostitution conjugale ou la condition rurale dans les campagnes françaises, passez votre chemin. C'est juste le décor, pas le sujet... (si c'était le sujet, alors le film vaut 1/10).