Thèse de la série : nos visions des choses sont à la merci du premier stratège de la comm' venu.
Très disséquée, la démonstration en "tube à essai" peut sembler, à raison, irréaliste. Les protagonistes principales, présentées comme plus intelligentes et plus visionnaires que tout le monde, tiennent respectivement le rôle du Bon Dieu et du Diable. En-dessous, le commun des mortels se laisse guider, conseiller, influencer, manipuler selon les étapes du jeu d'échecs en cours entre les deux "super-héroïnes".
Une fois qu'on a accepté ce schéma narratif, il faut reconnaître que c'est super bien foutu. On écoute, on regarde, on réfléchit avec elles, on s'inquiète, on fait des parallèles avec des personnalités réelles. Certains sont évidents (coucou Kylian, coucou Marion), d'autres peut-être plus hypothétiques.
Là où certains s'insurgent que les extrêmes-gauchos et les extrême-droitos soient mis sur une symétrie quasi-parfaite, je trouve (mais ça n'engage que moi) que c'est bien vu et que les clivages sociaux se situent bien là et nulle part ailleurs. Les convictions sont d'autant plus vulnérables aux manipulations et aux excès qu'elles se perçoivent comme servant "le camp du Bien".
Au-dessus d'une mêlée scrutée au microscope des nouvelles technologies, notre Diable et notre Bon Dieu ne s'occupent guère du Bien et du Mal. Elles privilégient la "guerre civile", l'une pour la provoquer, l'autre pour l'éviter.
Il n'y a pas de doute, c'est bien fichu. Et remarquablement interprété, aussi. On attend la suite de pied ferme. En attendant, je vais me faire "Baron Noir". Oui je suis en retard, à ce qu'il paraît...