Son protecteur Fouquet arrêté par le jeune Louis XIV et son premier ministre Colbert, Jean de la Fontaine n'a de cesse de défier ce pouvoir à deux têtes qui lui coupe les vivres et le fait surveiller. C'est en cette période et à cette occasion que la Fontaine compose ses fameuses fables animalières.
Didactique et académique, le film de Daniel Vigne est une chronique historico-littéraire ratée qui ne parvient jamais à refléter la pré-époque des Lumières et encore moins l'oeuvre et l'inspiration de la Fontaine, l'ami des plus dociles Molière, Boileau et Racine qu'on entrevoit épisodiquement et anecdotiquement. Tout juste voit-on l'auteur des fables observer des fourmis à la campagne. Grotesque.
Le réalisateur se plait à montrer la Fontaine troussant une jeune serveuse d'auberge sa maitresse, ce qui est d'un intérêt historique et intellectuel tout relatif... Les dialogues sont faibles et d'un prosaïsme qui réduit les figures historiques vues dans le film à ce qu'ils ont de plus commun (ainsi Colbert, joué par un Philippe Torreton pas loin du ridicule sous sa perruque). Les seconds sont transparents, conformément à un scénario et à une mise en scène pauvres, sans idées ni inspiration. Quant au mutin Lorant Deutsch, son manque de charisme et d'épaisseur dans le jeu dessert constamment son personnage, lequel, ici, n'a pas tant l'air jeune que gamin.