Jesse James, le brigand bien-aimé par Alligator
juin 2010:
Mes deux dernières expériences avec Nicholas Ray aboutissent à un très désagréable sentiment de lassitude. Après m'être épuisé à suivre les jérémiades de "Bigger than life", la direction d'acteurs sur ce "Jesse James" m'a encore une fois été des plus pénibles. Le fait que les comédiens soient figés dans des postures et des attitudes sans relief et que le ton et le rythme des dialogues persistent à garder une allure théâtrale et monocorde donne à ce film une teinte grisâtre et surtout le laisse finalement paraitre comme un tableau plat, inerte dont les enjeux restent totalement factices. Bien entendu les thèmes (essentiellement mis en relief dans la toute dernière partie du film) de la vengeance, de la rédemption, l'espèce de sort, de prédestination qui accompagne le malheur, le goût morbide de Jesse James à creuser sa propre tombe sont abordés avec plus ou moins de clarté.
A mon avis, les piètres prestations des comédiens -avec un Robert Wagner caricatural et pesant en tête- altèrent en grande partie la lecture et la portée de ces problématiques.
Dans un premier temps j'avoue avoir été irrité par l'inefficacité de la structure narrative avec des flash-backs trop longs à mettre en place tous les éléments de compréhension. Et puis on finit par s'y habituer mais jamais cela ne donne pleine satisfaction. Le récit s'écoule doucement, inexorablement et je m'ennuie du début jusqu'à la fin.
Quelques sourires devant les faciès de faux durs des frères James ponctuent mon visionnage et finissent de ternir l'image que je me fais du film.
Décidément, "In lonely place" que j'ai vu assez récemment et qui m'avait bien plu parait bien lointain, à cause sans doute de l'emphase et de la rigidité que met Nicholas Ray dans la mise en scène de ses acteurs.