[Vu dans le cadre de la Berlinale 2019]
Bon franchement je savais pertinemment bien qu'à un moment ou à un autre du festival, j'allais nécessairement être confronté à ce que l'on appelle communément dans notre jargon de cinéphile amateur "un navet infâme" et je m'étais donc de ce fait préparé psychologiquement à cette éventualité. Cependant, voir ça, vraiment juste après l'incroyable "Mid90s" de Jonah Hill dont je gardais encore le souvenir et l'émotion en moi, ça fait vraiment très très mal tant le contraste entre les deux films n'est pas simplement saisissant mais tout simplement abyssal...
Je me suis cependant immédiatement douté que quelque chose clochait avant même le début de la projection en raison du fait que l'intervenant habituel, qui s'emploie brièvement à présenter les films, s'est empressé de nous demander de ne pas immédiatement partir à la fin du film afin que puisse avoir lieu le traditionnel échange entre le public et les diverses personnes ayant travaillé sur celui-ci. Cependant, ce dernier s'était vraisemblablement trompé et aurait mieux fait de demander aux gens de ne pas partir "pendant" la projection car bien évidemment un très grand nombre de spectateurs (bien plus avisés que moi) ont commencé très tôt à quitter la salle les uns après les autres jusqu'à progressivement vider en très grande partie celle-ci.
Très sincèrement, j'aimerai vraiment pouvoir défendre un minimum ce film ou parvenir à lui trouver un seul point positif, ne serait-ce que parce que son réalisateur Jonathan Vinel est originaire de Toulouse comme moi ou parce que c'est l'occasion pour nous de retrouver Aomi Muyock depuis "Love" de Gaspar Noé, mais en définitif je suis vraiment désolé mais non... C'est vraiment tout simplement impossible de réaliser ou de produire un truc pareil. Je veux bien que son très jeune réalisateur sorte tout juste de La Fémis mais le problème c'est qu'on atteint justement ici même pas le niveau d'un long métrage faisant office de projet de fin d'études dans une école de cinéma malheureusement.
Je n'ai vraiment même pas envie de m'attarder sur le "propos" du film si tant est qu'il y en ait un et je me contenterais donc simplement de dire ceci : s'il ne s'agit peut-être pas là (et je dis bien peut-être !) du pire film que j'ai pu voir de ma vie, il s'agit sans le moindre doute du plus mal joué et du plus mal interprété. Sérieusement le degré de platitude avec lequel les acteurs s'emploient à réciter leur texte nous inviterait presque à penser qu'à côté de ça Kev Adams mériterait le prix d'interprétation masculine du Festival de Cannes. Les dialogues ne frôlent pas le ridicule, ils sont totalement et parfaitement ridicules et risibles, récités d'une voix monotone qui donne véritablement envie de rire ou de pleurer (au choix, peut-être éventuellement de pleurer de rire aussi).
Bref, vous l'aurez bien compris c'est la catastrophe, le vide total, le néant cinématographique comme on le voit malheureusement rarement et dont on ressort traumatisé. Ne faisant pas partie des spectateurs ayant quitté la salle et ayant su endurer ce délire narratif sans queue ni tête jusqu'au bout je pense ainsi avoir le droit de donner mon avis et de m'exprimer sur ce film mais je préfère m'arrêter là pour ne pas enfoncer le clou...