Donc je m'engage dans Jessica Forever en ayant lu des recommandations sur le duo de cinéastes dans un article de VOGUE (personne n'est parfait), qui vante leur côté créatif et innovant.
Après avoir vu le teaser, je suis titillée par l'intrigue cyber punk fantastique à tendance SF.
Donc je m'engage dans le film avec enthousiasme, avec hâte de découvrir un nouveau bijou qui sort des normes du cinéma français, qui casserait les codes.
Et je désenchante très vite. L'intrigue initial est intéressante mais pas exploitée et ne permet pas au film de prendre du relief.
Le jeu des acteurs est insipide, les dialogues sont creux. Le film est globalement très statique et prend l'allure d'une publicité pour voiture sur une île méditerranéenne (quoique les clips pour voiture ont plus de dynamisme). Le tout manque cruellement d'humanité et de rythme.
En clair, je me suis bien tourné les pouces pendant 1h30. Où veulent ils en venir ?
La communauté est soi-disant en danger mais on ne sent jamais de tensions à ce niveau là.
La vision viriliste très binaire de la figure de l'homme est réductrice (ils font tout le temps la gueule, ils font de la muscu, de la moto et tire avec des kalash; les quelques femmes qui apparaissent n'existe que par intérêt pour les hommes, sont souvent en maillots de bain). Jessica est insignifiante, elle porte le rôle de la mère nourricière.
La film est loin d'être innovant (sortie en 2018) quant à la représentation des genres.
Les 10 premières minutes sont à garder pour ensuite tirer le fil de chacun des personnages, leurs histoires, leurs secrets, approfondir les interactions entre eux. Car hormis dormir, manger, s'entraîner et regarder par terre pensifs, ils ne font pas grand chose. Le monde autour d'eux n'est pas palpable. Le récit est trop plat.
Comme il n'y a pas de décollage, la chute n'en est pas vraiment une.
Bref, prendre un doliprane m'aurait fait le même effet. Jessica never.