" Attachez-vous, votre psychanalyste va parler "

Jessie est l'adaptation d'un livre de King que je n'ai pas lu ; je n'aborderai donc pas cette facette ici ! Quand j'ai lu spitch de départ j'avais comme des frissons d'excitation, je m'attendais à du frisson, du malaise et de la gène face aux jeux sadiques et sexuels de son mari. Pourtant, c'est après les 15 premières minutes de film et la mort de ce mari que j'ai compris que l'on m'avait bien roulé dans la farine en me vendant un trip sans acides dans l'univers de la claustrophobie et du désespoir. Le film aurait dû s'appeler " Attachez-vous, votre psychanalyste va parler " tellement que le scénario principal est vide et laisse place à des sous-intrigues et autres digressions inutiles et professionnelles dans l'art de tuer le rythme.

Ce n'est pas compliqué finalement tout ce qui est dans le scénario est dans le résumé du film ; il n'y a pas du surprise, pas de prise de risque rien qu'une femme attachée dans un lit à attendre a mort en ayant des visions et des flash-back sur un traumatisme passé dont finalement on se fou ! On tentera bien de nous convaincre qu'elle va conscientiser les menottes et son agression de son père, avec les liens du mariage comme sorte de menottes charnelles lui ordonnant, soit disant, de vivre une vie de merde, mais la magie n'existe pas Harry. Au terme de presque 2 h de film se dégage un profond soupir et bâillement devant un film dont le dénouement est aussi pathétique que bref !

On repassera sur le fait que l'on traite l'enfermement uniquement par le prisme des hallucinations ... Avant même de dire que c'est peu original survient déjà de notre bouche l'interrogation sur le délire de jouer entre le vrai et le faux. Le chien est vrai, mais le reste est faux du coup, on n'est pas à un seul instant plongé dans la peur du noir et la mort. Puis on nous fait un gros name dropping d'un célèbre tueur pour nous faire capter qu'en fait il y avait un tueur dans la maison. Quel intérêt de mettre une sous-intrigue de la sorte si ce n'est là aussi pour essayer de faire croire à une soit disante conscientisation de traumatisme en lui changeant le visage au procès ? Aucun. Par ailleurs, il faudra qu'on aborde dans une prochaine critique le problème qu'ont les films à vouloir à tout prix faire des couples malheureux, en permanence dans l'incompréhension entre eux avec de " terribles secrets " comme si diable les gens ne pouvaient vivre des choses en se séparant. Le divorce ça existe et c'est ce qui ressort finalement des 1 h 20 de blabla dans le lit :

" nianiania tu bandes plus. "

" Oui, mais tu ne fais pas d'efforts t'en fais jamais t'es nul comme femme. "

" Tu es bizarre et malsain. "

Bref des gamineries durant une partie de 50 nuances de grey dont on a oublié le mot magique pour que ça s'arrête, avec en prime un petit tour par la case " j'ai perdu les clefs " pour me libérer avec en plus, pour la même occasion, un égarement de mon esprit de conservation. C'est donc un film bien long, bien lent, où il se passe rien du tout et dans lequel on prendra plaisir finalement à se dire " Dieu merci ma femme et moi ne sommes pas comme ça ". On tenait pourtant un concept possiblement marquant mais rien n'a été fait pour exploiter le délire de base et tout l'environnement autour du personnage a été pollué par trop d'idées elles même trop variées.