Dans le troisième long-métrage de l'argentin Maximiliano Schonfeld, la mort de Jesús López a laissé un village entier en deuil, à commencer par son adolescent de cousin dont le caractère semble encore malléable. Coécrit avec la talentueuse romancière Selva Almada, le scénario du film se veut dans un premier temps naturaliste avant de s'abandonner à un traitement quasi fantastique qui ne convainc qu'à moitié, conduit sur un faux rythme qui peut susciter un vague ennui. Au portrait d'un adolescent perturbé par la disparition de son modèle, s'ajoute la description d'un territoire rural qui n'exalte guère une jeunesse pour laquelle "la meilleure façon de partir c'est de mourir." Jesús López est assez conforme à ce que nous offre souvent le cinéma latino-contemporain, à savoir un scénario qui peut-être (éventuellement) prometteur sur le papier mais dont la concrétisation sur l'écran manque d'intensité et se complait dans un style contemplatif. Difficile de s'enthousiasmer dans ces conditions même si le film laisse place à l'imagination du spectateur, pour peu que celui-ci ne sombre pas dans une certaine lassitude devant une action qui n'a rien de trépidant. A signaler quand même un regain d'intérêt dans les toutes dernières minutes, avant un dénouement qui laisse cependant sur sa faim.

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le 10 juil. 2022

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