Vu qu'il n'y a pas encore de critique sur cette dinguerie, je me lance.


Je n'avais aucune idée de l'existence de ce film avant que mon meilleur pote, et accessoirement compagnon de découverte cinéphilique, m'invite chez lui pour le regarder, avec pour seule consigne de ne pas me renseigner à son sujet. Et comme j'aime bien découvrir des curiosités en tout genre (et que je lui fait quand même pas mal confiance aussi), j'ai scrupuleusement respecté cette consigne. Mon seul indice (maigre) était ce titre énigmatique, où Jésus était censé nous montrer le chemin pour l'autoroute. Autant vous dire que j'étais chaud mais complétement dans le flou, parce qu'un titre c'est quand même pas super représentatif.


Arrive le jour J, et je fut médusé par cette histoire rocambolesque d'agents de la CIA projetés dans un monde virtuel où on se déplace en stop motion et avec des masques en papier sur la tronche. Il faut en plus signaler que l'un des agents, qui est le personnage principal, est interprété par un acteur difforme qui n'aurait pas volé sa place dans un film de Jodorowsky. Mais à peine le temps de se remettre de ces émotions que nous dûmes couper court à la séance pour une sombre histoire de meuf qui n'avait nulle part où dormir. Mon pote, toujours prêt à secourir une demoiselle en détresse, m'a du coup demandé, la mort dans l'âme, de reprogrammer cette séance qui s'annonçait pourtant fort intéressante.


Quelques mois plus tard, et notamment à cause du covid (entre autres), nous avons enfin pu nous retrouver pour reprendre cette épopée cinéphilique. Et même en sachant à peu près où l'on mettait les pieds, le choc fut rude. Car cette histoire de monde virtuel n'était que la face émergée de l'iceberg. Sans spoiler, on a droit à des interventions de personnages haut en couleur, dont Staline, qui est l'antagoniste (pour changer), d'un trio de ninjas et de Jésus lui-même. Je ne peux pas trop en dévoiler parce que le film vaut largement le détour et qu'on finit par se prendre au jeu de ce délire complétement assumé. Il faut aussi savoir qu'il s'agit d'une coproduction espagnole, roumaine, lettone, estonienne et éthiopienne, rien que ça ! Du coup les dialogues sont postsynchronisés, ce qui peut gêner au début mais on s'habitue assez vite.


Pour faire court, le film fait preuve d'une inventivité visuelle et scénaristique très appréciable, à tel point qu'on ne sait pas ce qu'il peut se passer dans la scène suivante. Je sais pas vous, mais moi ça me plaît. La BO est assez énorme aussi, et malheureusement comme le film est très peu connu elle est pour l'instant introuvable. Par contre c'est à déconseiller fortement aux épileptiques, qui risquent leur vie à chaque seconde.


Je ne pense pas me tromper en disant que Jesus shows you the way to the Highway sera considéré d'ici quelques années comme un film culte tant il est bourré d'une énergie communicative et que la passion de ses créateurs se ressent au détour de chaque plan. Il est en tout cas taillé pour les soirées pizzas.


Pour les plus collectionneurs (et anglophones) d'entre vous, Arrow a sorti un Blu-Ray en quantité limitée qui comporte moult bonus et le premier film du réal qui a l'air tout aussi barré.

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