Les années 80 ont marqué bon nombre de cinéphiles amateurs du film d'horreur : entre l'avènement de Jason Voorhees, Freddy Krueger et Pinhead, les fans du genre étaient comblés. Pourtant, en 1988, un jeune scénariste nommé Don Mancini décide de s'imposer avec une histoire originale et effrayante, celle d'une poupée tueuse. Ainsi nait Jeu d'enfant, véritable moment de frayeur brillamment mis en scène par le brillant Tom Holland (Vampire, vous avez dit vampire?).
Le scénario, inventif et inédit, propose donc au début un whodunit quelque peu prévisible mais superbement imaginé, le spectateur se doutant que le premier meurtre est orchestré par la poupée tout en gardant le suspense intact. S'en suit donc une véritable histoire soutenue et terrifiante jusqu'au moment culte où la mère du jeune Andy découvre que les piles qui alimentent la poupée sont encore dans la boîte. Un passage mémorable qui a de quoi donner des frissons.
Niveau réalisation Holland assure une mise en scène étouffante, glauque et inquiétante, ne montrant pas totalement la poupée en action, proposant plutôt une évolution progressive jusqu'à la révélation finale encore une fois prévisible mais toujours aussi impressionnante. Brad Dourif arrive à insuffler à Chucky une personnalité répugnante grâce à une voix diabolique, mêlant vulgarité et sarcasme. Premier film d'une pentalogie inégale, Jeu d'enfant reste indéniablement le meilleur de la saga et conserve toujours autant de moments forts qu'à sa sortie. Une révolution dans le genre et une figure iconique monstrueuse, Chucky étant depuis rentré dans le panthéon des tueurs au cinéma.