Imitation d'une vie
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Jeu de massacre, qui est son deuxième film, est quelque part comme si Bertrand Blier aurait écrit Le magnifique en Suisse. Un couple de dessinateur et scénariste voit arriver un jeune homme dont il dit avoir vécu des histoires comme dans leurs bandes dessinées. Amusés par cet olibrius, ils vont chez lui en Suisse pour trouver l'inspiration à une nouvelle histoire, mais ce type, incarné par Michel Duchaussoy, va s'impliquer de plus en plus dans leurs vies.
C'est typiquement un film de son temps, avec la musique pop, les couleurs pétantes, le mobilier lui aussi sixties, mais c'est également passionnant sur la mythomanie (supposée) d'un gars qui est au fond un paumé, qui ne sait pas où se placer dans la société, épié par des gens au solde de sa mère, et qui pourrait se révéler dangereux sous ses airs de gendre idéal.
On voit aussi que la vie de couple de Jean-Pierre Cassel et Claudine Augier n'est pas aussi rose qu'on le pense ; ils ont des problèmes financiers, elle rêve d'aventures, d'excitations, alors que lui est plus cartésien et veut seulement prendre du bon temps, et donc coucher avec sa femme le plus souvent possible. L'arrivée de ce type va être quelque part une dynamite.
Il en résulte quelque chose de passionnant, parfois déroutant sur la forme (avec beaucoup de voix-off, et des plans avec des flashes de couleurs), mais que j'ai suivi avec beaucoup de plaisir.
Il y a aussi la rencontre des cinq amantes de Duchaussoy, lequel est formidable, où on se rend qu'il est petit garçon face à elles, qui le voient plus comme un bon coup au lit, alors qui lui rêve de mariage.
On sent qu'Alain Jessua a eu une grande liberté pour raconter son histoire, avec son jeu sur la bande dessinée, mais Jeu de massacre est une très bonne surprise.
Créée
le 18 oct. 2019
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