Imitation d'une vie
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Il s’agit du deuxième long métrage d’Alain Jessua et accessoirement de celui que j’aime le moins à ce jour car pour la première fois ce qui jusqu’ici était une qualité à mes yeux, à savoir son penchant volontiers pour les récits à vagues, les tempos chaotiques, les ambiances foutraques, joue en sa défaveur et me laisse souvent perplexe. Les interprétations sont trop hirsutes, les postsynchronisations approximatives et il faut dire que le montage, aussi déluré soit-il, est particulièrement ingrat. C’est un peu comme sera Traitement de choc : Sitôt qu’on a appréhendé son mécanisme, son enveloppe est trop fine pour que le récit préserve une vraie saveur. C’est le mystère qui nous gardait en transe, dès que l’on a compris les récurrences et les enchainements (comme des Tome de Bd qui se ressembleraient tous) Jeu de massacre y perd énormément, probablement parce que sa matière comique ne prend pas. Malgré tous ces griefs, le film me plait. Justement parce qu’il ne rentre dans aucune case, ni dans un semblant de Nouvelle vague, ni dans le film de genre, ni la tendance mainstream. Et parce qu’il se joue quelque chose de très étrange, flottant et sensuel entre ce drôle de trio, constitué de deux artistes mariés, elle qui s’occupe des planches, lui des bulles, accompagnés, perturbés, sauvés, tourneboulés par un fan gourou, fils à maman psychopathe. Un jeu de manipulateurs/manipulés constamment en mouvement. Une sorte de mélange entre Psychose et La piscine quoi. Pour le lieu essentiellement, décor suisse qui fait la réussite du film, mais qui inéluctablement se trouve noyé sous la mise en scène épileptique de Jessua, alors que cette maison, ce lac, il y a tout pour en faire un film d’épouvante quasi Polanskien. Reste la belle Claudine Auger, assez magnétique et les incrustations de bandes dessinées réalisées par Guy Peellaert, ponctuant l’étrangeté d’un récit nerveux et plastiquement hétéroclite, jonglant en permanence entre fiction et réalité.
Créée
le 2 mai 2016
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