Extreme body swap.
Pour son premier film, Greg Jardin choisit de prendre un concept science-fictionnel plutôt couru au cinéma, celui de l’échange de corps, ou body swap dans la langue de Shakespeare. Et comme celui de...
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le 8 oct. 2024
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Pour son premier film, Greg Jardin choisit de prendre un concept science-fictionnel plutôt couru au cinéma, celui de l’échange de corps, ou body swap dans la langue de Shakespeare. Et comme celui de la boucle temporelle, celui des voyages dans le temps ou encore celui de la téléportation, c’est un procédé qui offre moultes développement et possibilités. Et que l’on peut traiter de bien des manières... Un concept qui a enfanté de quelques œuvres mémorables, on se souvient notamment de l’excellente comédie « Freaky Friday, dans la peau de ma mère » où Jamie Lee Curtis échangeait son corps bien malgré elle avec celui de sa fille jouée par Lindsay Lohan ou du chef-d’œuvre du cinéma d’action de John Woo, « Volte-face », où John Travolta et Nicolas Cage échangeait leurs visages de flic et de gangster pour un divertissement à grand spectacle mémorable. Ici, « Jeu intérieur » pousse le curseur encore plus loin puisque ce ne sont pas deux personnes qui switchent leur corps entre elles mais huit! Ces huit personnages se retrouvent dans un immense manoir pour une fête pré-mariage entre amis et vont vivre cette expérience grâce à la machine de l’un d’entre eux qui travaille dans la Tech. Il y avait là matière à bien des choses comme livrer un film tendu, psychologique et plein de suspense mais Jardin fait plutôt le choix du suspense caché sous le vernis de la légèreté avec un film sympathique mais conforme au catalogue de la plupart des petits films Netflix : une idée de base assez cool et originale qui reste traitée en surface et sans jamais vraiment déranger, surprendre ou captiver totalement.
C’est d’ailleurs peut-être à cause de ce choix pas vraiment affirmé entre comédie et thriller où évoluent de jeunes adultes dont les personnages ont des profils psychologiques peu étoffés que le suspense n’est pas au niveau de ce qu’il aurait pu être. Hormis les affres et problèmes du couple principal, les six autres participants sont des vignettes calquées à partir de tout un tas d’autres films avant eux avec un ou deux traits de personnalité écrits à la truelle. Ce qui fait que l’on ne s’attache pas plus qu’on ne s’identifie à eux et qu’il est compliqué de trouver les enjeux de « Jeu intérieur » passionnants. On trouvera donc toute cette petite bande et leurs mésaventures ludiques et sympathiques mais on demeurera un peu frustré qu’un tel postulat soit traité de manière si désinvolte. En revanche, le concept du multi-échange est relativement bien optimisé et occasionne quelques surprises et retournements de situation bienvenus sur un script à priori fouillis mais au final bien vulgarisé. Et chapeau au scénariste et réalisateur de ne pas trop nous perdre dans ce casse-tête de plusieurs échanges entre autant de personnes car on parvient à s’y retrouver quand même.
Ensuite, il faut avouer que le début de « Jeu intérieur » fait craindre le pire. Jardin s’amuse avec la caméra comme un fou et abuse un peu des effets de colorimétrie, de cadrages et de montage rendant le tout quelque peu épileptique et fatigant. Puis, petit à petit, on se rend compte que c’est finalement ce qui lui donne aussi son cachet visuel et une identité singulière. Ces tics de clippeur, comme on pourrait les appeler, sont souvent ostentatoires et pas vraiment utiles mais collent bien au côté azimuté du script et à l’ambiance générale. Une ambiance qu’on aurait aimé tout de même plus dérangeante et moins versée dans la gaudriole ou les petites histoires et secrets du passé de chacun plus que superficiels. Cependant, si on est agacé au début par le côté parfois hystérique de la chose, on passe tout de même un bon moment. C’est comme si on participait également à ce drôle de jeu avec les protagonistes et l’aspect visuel clinquant du long-métrage ne s’avère, in fine, pas si déplaisant.
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le 8 oct. 2024
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