Jeune et innocent par BlueKey
Après deux films d'espionnage (Quatre de l'espionnage et Sabotage), Hitchcock expérimente à nouveau l'intrigue de l'homme accusé à tort qui avait fait le succès des "39 marche"s. Peut-être moins prenant que ce dernier, "Jeune et innocent" est plus emprunt d'humour et de légèreté - on sent ici les prémices de "La Main au collet" et "Mais qui a tué Harry ?". Donnant part belle à la jeunesse, comme son titre l'indique, il s'agit d'une vraie "tranche de gâteau" selon la formule du réalisateur, totalement improbable (une ceinture d'imperméable comme seule preuve de la culpabilité du héros suffit à la police), un cocktail de suspense, de romance et d'humour tout à fait rafraîchissant. Pour autant, malgré sa légèreté anglaise, "Jeune et innocent" présente quelques morceaux de mise en scène mémorables : la première scène du cadavre sous les vagues et des oiseaux inquiétants (et oui déjà), la dernière du travelling sur l'assassin jouant de la batterie. Entre ces deux scènes, l'étau se ressert autour du jeune héros, et dans un monde où tout arrive contre lui, les hasard comme la mauvaise foi des hommes, seul l'amour d'une femme vient l'aider à survivre.