Pour la journée de la gentillesse, je fus subitement saisi par une irrépressible envie de voir Jeune Femme. Pensais-je faire une bonne action ou j'espérai voir un film drôle, tourbillonnant, euphorisant, original, etc.... Peu importe, car au final, ce choix va se révéler désastreux.


Le film s'ouvre sur Paula (Laetitia Dosch) criant et s'énervant sur une porte. Une introduction brutale, nous mettant tout de suite dans les meilleures dispositions pour suivre un moment de la vie de cette jeune femme. Dans la scène suivante, elle crache son mal-être face caméra. Puis, on découvre qu'elle est en fait en plein échange avec un infirmier s'inquiétant de son état psychologique et de sa blessure au front, résultant de son affrontement avec la porte du début.


La détresse toute relative de Paula, est due à sa soudaine rupture avec Joachim (Grégoire Monsaingeon). Elle se retrouve à la rue, car depuis dix ans, elle vivait aux crochets du professeur quinquagénaire appréciant les jeunes femmes. Une relation dû au décès de son père, à travers laquelle, elle cherchait une figure paternelle. Elle est livrée à elle-même et doit prendre ses responsabilités du haut de ses 31 ans avec le chat de son ex, qu'elle continue de harceler par le biais de l'interphone et du smartphone.


Dès le début, Paula me tape sur les nerfs. Elle est agaçante, crispante, voir angoissante. Je me dis que cela va s'arranger au fil des minutes, mais mon absence totale d'empathie à son encontre va rendre la séance difficile. Le problème, c'est que je m'en tape royalement de sa situation. Ses atermoiements m'ennuient. Elle déteste Paris. Elle critique l'amie qui veut bien l'héberger. En fait, elle râle et se plaint tout le temps, comme la parisienne type. Si elle était un cas isolée, cela ferait d'elle, une personne originale, voir attachante. Même pas. Les autres femmes sont aussi des névrosées, ou pour être plus concis : des connasses. De ce fait, elles ne croisent que des connards. Certes, on est à Paris donc rien de bien surprenant. Heureusement, il y a Ousmane (Souleymane Seye Ndiaye), le vigile noir trop sympa dont elle va presque abuser en lui offrant une bouteille de vin, alors qu'il ne boit pas d'alcool. Finalement, c'est assez normal, vu qu'elle ne respecte rien, ni personne et surtout pas elle-même.


Elle est faussement désinvolte et encore moins marginale. Elle est juste en galère, profite de tout le monde, montre ses seins à la fenêtre, ouvre la porte en étant nue au gérant de l’hôtel, monte sur une table, urine, fume, crie, râle, ment et autres attitudes lui permettant d'exister, de sortir de la masse et finalement, de n'être qu'une parisienne comme les autres et donc totalement inintéressante.


Ce premier film de Léonor Serraille, sur un moment dans la vie d'une jeune femme, a été récompensé par la caméra d'or au festival de Cannes. Un prix récompensant l'énergie de sa mise en scène et la folie de son interprète principale Laetitia Dosch. C'était ce que je pensais trouver en me rendant à la séance. Ce fût tout le contraire, à croire que ce cinéma ne me satisfait pas et que les portraits de personnages hystériques et nombrilistes, ne me parle pas du tout. La révélation Laetitia Dosch ne m'a pas emballée. Au contraire, je la trouve insupportable. Elle est en roue libre et ne m'a pas emporté avec elle dans ses aventures.


Après The Square, 120 battements par minute, Mise à mort du cerf sacré et Wind River, c'est une nouvelle déception. Les films sélectionnés au festival de cannes, ne m'ont jamais réellement passionnés. Du moins, pas récemment. Au fond de moi, je garde un léger espoir pour A Beautiful Day car Joaquin Phoenix. Réponse le 8 Novembre.

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le 5 nov. 2017

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Laurent Doe

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