Dès l'ouverture, il est là le désespoir. Mais elle est libre Paula.
"Qu'est-ce que vous me faites chier avec votre liberté" elle vous répondrait.
Première scène un regard puissant vous fixant pour vous prévenir, on parle de votre monde, elle parle à vous, le monde.
Lorsqu'elle parle à l'infirmier ou pendant l'entretien, c'est une impression de documentaire (ceux de Depardon, 12 Jours notamment) qui me vient à l'esprit. Mais est-elle folle ou seulement esseulée et désespérée ? En tout cas, elle, elle s'en fout.


Puis à Paris, il pleut. Puis à Paris, les gens ne sont pas aimables alors elle passe incognito, Paula.
"Pas la place pour l'imagination à paris, y a trop d'argent." Paris l'a détruit, mais elle y reste.


Une SDF, mais jeune femme quand même, digne et qui ne se laisse pas faire.



Jeunejeunejeune, c'est vite dit, j'ai 31 ans.



Paula, c'est un chat, on l'abandonne, elle se fait mal, elle va par-ci par-là, puis son proprio regrette son abandon.
Elle a besoin des autres, mais n'en attendait pas trop d'elle non plus.


Paula elle fait fasse à l’imprévu, elle retombe sur ses pattes, à coup de mensonges, certes, mais c'est le temps de se refaire.


Bon Paula, ton histoire, elle est molle ils disent, enfin elle est humaine, je trouve. Apparemment, tu es si agaçante que le film en est mauvais. En fait, tu es imparfaite jusqu'à tes yeux mais tu es si bien interprétée... J'ai l'impression que j'aurais pu te rencontrer ou ne pas te voir comme tous ceux qui t'entourent.
Tu te caches pour pleurer alors que personne ne veut te voir pleurer.
Ils veulent t'aider quand tu vas bien. Il te chasse quand tu vas pas bien. Ils te croisent et ne te reconnaissent pas.


Paris ses habitants, Paris son métro, Paris sa météo, puis Paris pas si rigolo, mais s'est temporaire, c'est le temps de se refaire. Encore.


Et finalement Paula elle a pas besoin qu'on lui redise, elle l'a compris. Enfin. Elle a compris la vie, elle est jeune, elle est libre.
Paula, c'est qui ? Un chat, un petit singe, un mensonge, la liberté, une jeune femme.


Shazam – Koudlam – Love song.

camlapsay
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 17 mars 2018

Critique lue 251 fois

3 j'aime

2 commentaires

Camille Psaïla

Écrit par

Critique lue 251 fois

3
2

D'autres avis sur Jeune femme

Jeune femme
Sergent_Pepper
7

Jeune et folie

Le titre passe-partout et générationnel du premier film de Léonor Serraille a le mérite de la clarté : Jeune femme est un portrait davantage qu’un récit, un état des lieux plus que la construction...

le 7 juil. 2018

22 j'aime

1

Jeune femme
inesclivio
9

La somptueuse légèreté de l'être

« Je viens de voir Jeune Femme. Il est incroyable. » dis-je en rentrant à ma colocataire penchée sur son devoir de philo. « Ca parlait de quoi ? » a-t-elle répondu distraitement sans lever les yeux...

le 19 nov. 2017

15 j'aime

Jeune femme
easy2fly
3

Connasse 2 : Le retour

Pour la journée de la gentillesse, je fus subitement saisi par une irrépressible envie de voir Jeune Femme. Pensais-je faire une bonne action ou j'espérai voir un film drôle, tourbillonnant,...

le 5 nov. 2017

12 j'aime

2

Du même critique

Au revoir là-haut
camlapsay
9

Sarcasme et finesse pour Dupontel

Délicieux, curieux, séduisant, prenant, ... Quel adjectif choisir ? Au revoir là-haut, c'est un film à regarder de toutes les manières que l'on veut, (pour le plaisir des yeux, du cœur et de...

le 25 oct. 2017

6 j'aime

Jeune femme
camlapsay
7

Mais t'es qui ?

Dès l'ouverture, il est là le désespoir. Mais elle est libre Paula. "Qu'est-ce que vous me faites chier avec votre liberté" elle vous répondrait. Première scène un regard puissant vous fixant pour...

le 17 mars 2018

3 j'aime

2